Déclaration de Georges Gastaud,
secrétaire national du PRCF,
et de Jo Hernandez, responsable Luttes du PRCF
–
le 1er septembre 2017, suite
à la publication officielle
de la 1ère Ordonnance Macron
brisant le Code du travail
En
ce jour d’annonce du contenu de la 1ère ordonnance Macron, il est
important de démasquer le méprisant personnage qui trône à l’Elysée en
dénonçant le contenu de classe antisocial, antinational, ultra-atlantique et
antidémocratique de l’ENSEMBLE de sa politique.
De
quoi et de qui Macron est-il en réalité le prête-nom ?
Une casse euro-thatchérienne géante est « en marche » sous le nom
de « transformation de la France » !
La
mise à mort du Code du travail national et, dans la foulée, des conventions
collectives, puisque dès le 1er octobre, les patrons auront toute
licence pour imposer leurs conditions, chantage aux délocalisation à l’appui,
entreprise par entreprise. A
terme, ce que veulent Gattaz et Cie,
-
c’est un retour à la situation d’avant 1936 et 1945 où les salaires, les
conditions de travail et d’emploi, étaient à la discrétion d’un patronat de
droit divin ;
-
c'est la possibilité de « VIRER » n’importe qui quand bon leur
semblera d’abord par le plafonnement des indemnités pour licenciement abusif,
ensuite par le « contrat de chantier » sans durée définie, qui
reviendra à licencier du jour au lendemain pour un oui ou pour un non. Cela
revient à la mise en extinction des CDI et à la généralisation de la précarité,
en attendant de passer à l’ubérisation générale (ce qu’a favorisé Macron pour
les taxis quand il était ministre de l’Economie) ; bien évidemment, la
casse des statuts publics suivra si les travailleurs du publics ne sont pas solidaires
de ceux du privé et vice-versa. Bref, le CPE pour tout le monde et le retour à
l’esclavage salarié le plus brutal.
-
c'est la baisse drastique des indemnités chômage afin que chaque chômeur soit
contraint au plus tôt de prendre n’importe quel emploi sous-qualifié, très
éloigné de son domicile, etc. : énorme baisse des salaires de tous en vue
puisqu’il s’agira d’augmenter la pression sur les salariés (concurrence accrue),
le patronat jouant sur du velours ; la suppression des contrats aidés va
dans le même sens. Il faudrait évidemment créer des postes statutaires et non
des contrats aidés, mais leur suppression directe asphyxie les associations et
les collectivités territoriales, jette des centaines de milliers de gens dans
la détresse et aggrave brutalement la pression sur l’ensemble des demandeurs
d’emploi ;
-
c'est la casse de l’Education nationale qui délivrait jusqu’ici des diplômes
nationaux valables sur tout le territoire, qui servaient de référence pour les
qualifications, donc pour les conventions nationales de branche. C'est les
établissements scolaires publics rivaux délivrant
des « compétences » rechargeables à l’anglo-saxonne, avec en
perspective, l’émiettement total du salariat et le chacun pour soi :
assurance, là encore d’une baisse sensible des salaires et d’une montée en
flèche des profits capitalistes ;
-
c'est la démolition de la Sécu par la suppression des cotisations salariales et
patronales, leur remplacement par l’impôt (CSG), donc le dégrèvement total du
patronat et du principe du « salaire différé mutualisé » généralisé
par Ambroise Croizat en 1946. Avec dans l’immédiat, un appauvrissement sensible
des retraités.
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c'est le désossage continu de ce qui reste des services publics avec
150 000 emplois de fonctionnaires à supprimer alors que la fonction
publique d’Etat et la fonction publique territoriale sont déjà exsangues ;
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c'est le saccage des retraites par répartition mises en place par Ambroise Croizat
avec le passage à la retraite à points, totalement aléatoire, ce qui permettra
le passage insensible, sans décision politique suscitant des réactions, à la
baisse continue des pensions et/ou au relèvement continu de l’âge de passage à
la retraite (les Accords de Barcelone signés par Chirac et Jospin en 2002
prévoient le passage à « 67 ans en moyenne de l’âge de la retraite au sein
de l’UE » et c’est déjà le cas dans ces « modèles » que sont les
Pays-Bas, la RFA, etc. ; sont également prévues, par alignement par le
bas, la suppression des régimes spéciaux, la prise en compte de la pénibilité
de certains travaux, etc.
-
c'est un acharnement tout particulier contre les fonctionnaires :
rétablissement des « journées de carence » en cas de maladie (alors
qu’elles devraient être supprimées partout : cette double peine infligée
aux salariés malade est une honte !), alignement des retraites des
fonctionnaires sur celles du privé (calcul des pensions sur les 25 dernières
années et non sur les 6 derniers mois, c’est-à-dire alignement encore et
toujours PAR LE BAS), blocage des salaires de la fonction publique pesant sur
toutes les négociations salariales, renforcement du « new public
management » qui rend le climat des services publics de plus en plus
irrespirable ;
-
c'est la baisse des APL étudiantes, la sélection à l’entrée des facs, la montée
des droits d’inscription, la déconnexion des diplômes nationaux et des
conventions salariales, bref, casse de l’école et de l’université publique
« à la française ». L’enseignement public deviendrait alors de plus
en plus un lieu de pré-relégation sociale alors que l’école privée accueille
déjà de plus en plus les enfants des couches moyennes supérieures ; et
tout cela à l’abri d’un insupportable bavardage sur la « réduction des
inégalités » et la « bienveillance » de l’institution à l’égard des
pires comportements anti-scolaires ;
Le VRAI « JUPITER » a pour nom GATTAZ !
Et
dans le même temps, table ouverte pour le grand patronat : division par
deux au moins de l’impôt sur la fortune, baisse sensible de l’impôt sur les
sociétés, maintien des énormes avantages (CISE, Pacte de responsabilité) aux
entreprises (en clair, au patronat), gain moyen de 15 000 € par an aux
280 000 foyers les plus riches de France en termes de cadeaux fiscaux,
sans parler des dizaines de milliards de l’évasion fiscale qui continueront à
se promener impunément dans les paradis fiscaux que l’UE feint de combattre
alors qu’elle organise elle-même, Juncker en tête, le moins-disant fiscal qui
permet au CAC-40 de payer proportionnellement moins d’impôts à la France que la
moindre PME ! Il faut être du dernier aveuglement, comme le sont hélas par
fonction les « journalistes » des grands médias publics et privés (et
pour cause, ils sont partie intégrante de l’oligarchie capitaliste ou aspirent
à en faire partie) sur la SIGNIFICATION DE CLASSE GROSSIEREMENT ANTIPOPULAIRE
ET PROCAPITALISTE de la politique macronienne qui s’avoue d’ailleurs crûment, à
la suite de Valls, « business-friendly », c’est-à-dire en bon
français pro-capitaliste. Arrachons le masque « social-libéral » de
Macron, social EN PAROLES, mais néolibéral, super-maastrichtien et
ultra-patronal EN PRATIQUE !
Notons
que le petit patronat aurait grand tort de soutenir cette politique par
aveuglement idéologique et acharnement antisyndical : si les salaires et
les revenus salariaux (retraites, indemnités chômage, remboursements maladie…)
continuent de reculer, le marché des artisans, petits commerçant, agriculteurs,
continuera de s’effondrer. Par ailleurs, la marche macronienne à l’
« ubérisation » vise aussi les petits patrons comme on le voit déjà
dans le domaine des chauffeurs de taxi ou avec la volonté d’accroître les
seuils de chiffre d’affaires de l’auto-entreprenariat, ce qui signifie à terme
la mort de l’artisanat.
UN POUVOIR FONCIEREMENT ANTINATIONAL
Cette
casse sociale à la Thatcher s’accompagne d’une casse géante de la NATION, ce
qu’hélas, continuent à ignorer nombre de dirigeants de la gauche
politico-syndicale établie, et pour cause : c’est au nom de la
« construction européenne » supranationale, de l’euro-austérité
parrainée par Merkel au nom de la monnaie unique (c’est-à-dire de l’alignement
du franc sur le Deutsche Mark, bien plus « fort »), du Traité de
libre-échange transatlantique (« TAFTA ») qui va inévitablement
ressurgir une fois passées les élections allemandes, qu’est organisée la casse
thatchérienne géante des acquis du CNR, du Front populaire et même de 1905
(repos dominical par exemple) que Macron a reçu mission de mettre en place par
Gattaz, cet ennemi juré de l’Etat nation français et ce fanatique de l’Europe
des métropoles, de l’ « Union transatlantique » et des
« Etats-Unis d’Europe » (cf le manifeste patronal de 2011 intitulé Besoin
d’aire). C’est pourquoi Macron démolit à la fois la « République une et
indivisible » issue de la Révolution française jacobine (c’est ce qu’il
appelle le « pacte girondin », qui va se traduire par un écartèlement
du territoire national venant en appui des baronnies régionalistes dont Gérard
Collomb est le chef de file), la langue française totalement livrée au
tout-anglais en tous domaines (à marché unique, langue unique), avec une
américanisation forcenée de la vie politique nationale (« first
lady », Discours présidentiel devant le Congrès, effacement total du
Premier Ministre, suivisme aveugle derrière l’OTAN, aventurisme militaire
états-unien en Corée, appui aux ingérences de la CIA en Ukraine ou au
Venezuela), destruction de la défense nationale (débaptisée par Macron) au
profit de l’Armée européenne intégrée à l’OTAN (= remise des clés de la force
de dissuasion nucléaire française à Berlin et à Washington) qui est
l’arrière-plan de l’affrontement récent entre le chef de l’Etat et l’ex-chef
d’état-major des armées, etc.
Ne
parlons pas de la cérémonie de St-Etienne du Rouvray où Macron a violé la loi
de séparation de l’Etat et des Eglises (« la République ne reconnaît ni ne
salarie aucun culte ») en faisant l’éloge – moins du prêtre assassiné que
de la hiérarchie ecclésiale, l’évêque du lieu se saisissant de l’occasion pour
dénoncer le droit à l’IVG et les revendications sur le droit à
l’euthanasie !
HALTE AU PSEUDO « DIALOGUE SOCIAL » PERDANT type Berger/Mailly,
UNION, ACTION contre les OGM² (Ordonnances Gattaz-Macron-Merkel !).
Dans
ces conditions, honte à Mailly qui rejoint de facto la CFDT jaunâtre de Berger
dans l’accompagnement de la casse sociale en présentant comme des « vraies
discussions » le rideau de fumée dans lequel Macron a enveloppé la
préparation des Ordonnances avec l’unique but de freiner la mobilisation
estivale, de diviser le front anti-Loi Travail et de gagner du temps.
Plus
que jamais, à l’action tous ensemble et en saisissant toutes les occasions de
mobilisation possibles, que ce soit le 12 septembre avec la CGT ou le 23 avec
la France insoumise, et sur la base de revendications claires et nettes : on
ne négocie pas les régressions, retrait des ordonnances et des contre-réformes
maastrichtiennes antérieures, défense et reconstruction de l’ensemble des
conquêtes du CNR et des ministres communistes de 1945-47, mise en cause radicale,
non seulement de Macron-MEDEF, dont le programme est minoritaire dans le pays
et dont la légitimité démocratique est plus que suspecte (56% d’abstention aux
législatives !), sans oublier de mettre radicalement en cause l’UE et ses
organismes d’accompagnement « social », C.E.S. en tête, et de saisir
toute occasion pour encourager la renaissance du syndicalisme de classe et de
masse en rejetant le « dialogue social » bidon derrière lequel se
dissimulent les régressions et les pseudo-syndicalistes traîtres à la classe
travailleuse.
Macro-fascisation en vue : Résistance !
Il
faut comprendre à temps que ce pouvoir macronien, que la gauche et l’extrême
gauche établies ont mensongèrement présenté comme un « barrage
antifasciste » face à Le Pen, ou comme un « moindre mal » par
rapport à Fillon, sera nécessairement fascisant dans son action antipopulaire.
On
le voit déjà quand Macron essaie d’inscrire dans la loi ordinaire les pratiques
liberticides de l’état d’urgence et plus encore quand il annonce que la France
étant « irréformable », il va falloir lui imposer la
« transformation », en clair, le programme euro-atlantico-thatchérien
dont la majorité de notre peuple, classe ouvrière et jeunesse populaire en
tête, ne veut pas. Le livre de Macron s’intitulait d’ailleurs
« Révolution », ce qui – par antiphrase – désigne un ensemble VIOLENT
de contre-réformes, voire de « contre-révolution » française (gageons
qu’à l’occasion du centenaire de la Révolution d’Octobre, les attaques contre
Robespierre assimilé à Lénine vont monter en puissance : Le Point a déjà
donné le la cet été !).
Il
faut que le mouvement ouvrier et populaire s’y prépare et pour cela, que
cessant d’espérer en un redressement miraculeux des appareils qui continuent de
« coller » au PS (à nouveau, le PCF tend la main au PS pour les
sénatoriales) et au principe délétère de la « construction
européenne », les vrais communistes de ce pays s’unissent dans l’action,
associent de nouveau le drapeau rouge au drapeau tricolore, se dotent à nouveau
au plus tôt de ce qui leur fait défaut pour passer de la défensive perdante à
la contre-offensive gagnante : un VRAI parti communiste, un PC DE COMBAT
impulsant le tous ensemble des travailleurs et de la jeunesse, le Front
Antifasciste, Patriotique, Pacifique et Ecologique pour sortir de l’euro, de
l’UE, de l’OTAN et du capitalisme tout en combattant à la fois la lepénisation
du pays et la macro-fascisation maastrichtienne qu’impulse le
« souriant » (pour combien de temps encore ?) Thatcher en place
à l’Elysée.