Fustiger les réactions politiques indécentes,
fascisantes et irresponsables sur l’attentat de Nice
Par G. Gastaud,
secrétaire national du PRCF, A. Manessis, responsable international du PRCF. 18
juillet 2016
Sans
attendre la fin de l’hommage national aux victimes du carnage de Nice, les
indécents dirigeants du parti « LR », les Ciotti, Estrosi, Sarkozy, Juppé, etc.
hurlent à la mort et cherchent indécemment à exploiter l’émotion générale.
C’est à qui hurlera le plus fort contre la « gauche », si peu qu’elle mérite ce
nom, à qui ira le plus loin dans la remise en cause des droits
constitutionnels, à qui appellera le plus à fliquer la population et à
militariser le pays ; il y a quelques semaines, les mêmes personnages
surenchérissaient dans les propos fascisants contre la CGT et le droit de
manifester avec l’unique souci de chasser sur les terres du FN et de battre
leurs concurrents les plus fachos à la primaire de la droite (il faudrait dire
: à la droite des « primaires » !).
Nous
n’avons garde de défendre le gouvernement actuel dont l’irresponsable politique
belliciste en Syrie a attiré la foudre sur notre territoire alors que la
condamnation par Chirac de l’invasion de l’Irak avait permis au contraire de
préserver notre pays. Et malheureusement, en matière d’atteinte aux libertés,
le gouvernement PS n’a pas freiné la fascisation déjà très perceptible sous le
mandat de Sarkozy : au contraire, Hollande et Valls ont accéléré et aggravé la
fascisation politique de notre pays en prenant de nouvelles mesures
liberticides, en pavant la voie à l’ultra-réaction et en mettant en place un
état d’urgence qui a très vite été utilisé contre les militants écolos et
contre les manifestants anti-loi Travail…
Il
n’en reste pas moins que les propos hystériques des caciques de la droite
doivent être dénoncés ; pas seulement pour leur démagogie irresponsable
(menteur qui prétend, comme l’a fait Juppé, neutraliser à l’avance un fanatique
jusqu’alors absent des radars et fonçant dans la foule à 80 km/h au volant d’un
19 tonnes !), mais parce que le « troc » qu’on nous propose entre liberté et
sécurité est un marché de dupes : aux USA où la police fascisante et souvent
raciste est surarmée, où la Garde nationale intervient pour un oui et pour un
non contre les « troubles » sociaux, où 2000 000 de personnes sont en
permanence sous les verrous ( !), où la police abat 1700 jeunes Noirs par an,
les massacres de toutes sortes se succèdent dans les écoles, les églises, dans la
rue…
Alors
bien entendu, il faut une lutte résolue des services de police contre les
terroristes, contre les sites djihadistes, et, sous l’égide de l’ONU, en lien
avec Moscou et Damas, contre Daech lui-même.
Mais
le fond des choses reste le même : pour assécher le marécage de haine duquel
surgit la Bête immonde du djihadisme et ses pareilles non moins répugnantes de
l’extrême droite raciste et nostalgique du Reich, il faut une politique
étrangère de paix qui favorise le droit de tous les peuples – syrien, libyen,
irakien, palestinien, kurde…- à disposer d’eux-mêmes. Une politique de paix qui
cesse d’armer les régimes intégristes de Riyad et du Qatar, véritables parrains
internationaux du salafisme et du djihadisme.
En
France même, il faut
· réduire les inégalités sociales, les
ghettos de la misère, du chômage de masse et du désespoir, combattre les
délocalisations, l’austérité et les privatisations qui, sous l’égide de l’UE,
ont produit six millions de chômeurs totaux ou partiels, deux millions de mal
logés et neuf millions de pauvres absolus ;
· restaurer l’Education nationale et les
autres services publics ;
· extirper le racisme que stimulent
concurremment le FN et les LR ;
· respecter totalement la loi de 1905
séparant l’Etat de TOUTES les Eglises ;
· en finir avec les lois antisociales
qui désespèrent la jeunesse populaire et remettre le pays sur la seule voie qui
puisse fédérer la population laborieuse de France : celle qui fut ouverte pour
le monde entier le 14 juillet 1789 vers la liberté, l’égalité et la fraternité,
celle qui s’ouvrit le 14 juillet 1935, à l’initiative du PCF et de la CGT, vers
un Front populaire antifasciste, anti-impérialiste, patriotique, populaire et
internationaliste.
Souvenir
pour les victimes, soutien aux personnes plongées dans le malheur, merci aux
soignants de l’hôpital public qui se dévouent sans compter ! Et bien sûr, mise
hors d’état de nuire des monstres qui sont prêts à tuer des enfants innocents.
Pour
autant n’oublions pas l’essentiel : aujourd’hui comme hier, le meilleur rempart
de la sécurité reste la lutte solidaire des travailleurs de France, quelle que
soit leur origine et leurs convictions philosophiques ou religieuses, « pour le
pain, la paix et la liberté » !