Chers amis de France, d’Algérie et
de Belgique,
Companeros de Cuba socialista y de
Espana,
Deutsche Genossen,
Camarades iraniens, brésiliens,,
Quand le Pôle de renaissance
communiste en France a lancé l’idée de ce rassemblement à la fête de l’Huma,
nous nous attendions tous à un déferlement anticommuniste sans précédent à
l’occasion du 20ème anniversaire de la crise contre-révolutionnaire
qui emporta la RDA. Mais avouons-le : nous étions très en-deçà de la
vérité. Ce n’est pas un déferlement, c’est un tsunami, que dis-je, c’est
une bacchanale d’anticommunisme et d’antisoviétisme à retardement à
laquelle nous assistons depuis trois semaines. « LE communisme est
mort ! », disent-ils. Que serait-ce, chers camarades que je vois
bien vivants, si le communisme était vivant, quand on considère l’énergie
qu’ils mettent à tuer et re-tuer le défunt depuis quinze jours !
Heureusement, chers amis, que nous sommes dans un pays « libre »,
« démocratique », « pluraliste »,
« anti-totalitaire », comme ils disent sans rire, car que
serait-ce si nous étions sous une « dictature » ? Le
record sera battu lundi, par le prétendu service public de la radio
qui, pendant 24 h fera « antenne unique ». En effet,
France Inter, France Culture, France Info seront à l’unisson, ou plutôt au son
unique et à la pensée unique pour que nul ne puisse échapper au lavage de
cerveau anticommuniste et anti-RDA. Et pour couronner ce que, pour
retourner son vocabulaire au Big brother capitaliste j’appellerai ce TOTALITARISME
MEDIATIQUE, ils émettront tous de Berlin, histoire de rappeler
aux anciens l’air qui se chantait à mi-voix sous l’occupation :
« Radio-Paris ment, Radio-Paris ment, Radio-Paris est allemand !».
Tout cela serait risible si ce n’était pas si grave pour les libertés puisqu’à
l’ombre de ces pratiques abrutissantes se préparent des textes
liberticides européens ou hexagonaux pour criminaliser le communisme à l’égal
du nazisme et mettre sur un pied d’égalité l’URSS, qui nous a délivrés
de Hitler, et le Troisième Reich, qui a massacré près de 30 millions de
personnes au pays des Soviets ouvriers et paysans. N’est-ce pas le prix à payer
pour, du même mouvement, extirper les idées révolutionnaires de la tête des
jeunes, et banaliser en sourdine le fascisme et l’extrême-droite
qui prospèrent dans la belle Europe « post-communiste » ?
C’est pourquoi nous sommes fiers,
malgré le blocage médiatique intégral, malgré la censure totale, malgré le lâchage
indigne de ceux qui sont censés parler au nom du communisme en France et qui
hurlent avec les loups contre ce qu’ils nomment le « soviétisme »,
oui nous sommes fiers d’être ici aujourd’hui. Et nous remercions
fraternellement nos camarades de l’URCF, du RCC, de la gauche parisienne ou
nordiste du PCF, du CISC, et aussi et surtout des partis étrangers,
d’avoir comme nous mis le paquet pour cet hommage à la Révolution d’Octobre, un
rassemblement dont la tenue unitaire au cœur du Paris populaire
et devant le métro Stalingrad compte plus que le nombre de participants.
Pendant que les uns vont hurler avec les loups et faire une nouvelle fois
repentance en concélébrant la contre-révolution mondiale, -je pense au pitoyable
Robert Hue qui est attendu au colloque du fascisant Courtois-, il y a
en France et dans le monde des communistes rouges et bien vivants qui préfèrent
fêter la plus grande Révolution de l’histoire, celle qui après la
Commune de Paris a pour la première fois prouvé à l’appel de Lénine
qu’un monde sans bourse ni crise économique, un monde sans milliardaires ni
SDF, un monde de travailleurs construisant l’avenir avec confiance, bref un
monde socialiste en marche vers le communisme, est historiquement
possible !
Mais camarades et amis, si modestes
que soient encore nos moyens, l’espoir est de notre côté, comme il était
du côté du grand PCF, alors marxiste-léniniste, quand seul il dénonçait contre
la meute hurlante, les Accords de Munich avec Hitler, le lâchage de l’Espagne
républicaine par Blum, les agissements coloniaux en Algérie, tout en appelant
le peuple à voir clair et à se ressaisir. Un proverbe arabe dit qu’
« on ne jette pas la pierre au palmier stérile ». Si le
communisme était mort, pourquoi nos pragmatiques dirigeants capitalistes
gaspilleraient-ils tant d’argent et de salive pour le démolir chaque
jour ? La vérité c’est que, pour faire face à la crise systémique du
capitalisme, pour combattre l’exterminisme d’un impérialisme qui menace la
survie même de l’humanité, les communistes sont là et peu à peu,
reconstruisent leur unité dans l’action. La diversité de notre
rassemblement d’aujourd’hui en est un premier témoignage qu’il faut à tout prix
consolider. A une toute autre échelle, le Mouvement communiste international se
reconstitue peu à peu grâce aux efforts, notamment, de nos camarades grecs.
S’inspirant de Cuba, où Fidel et Raul ont toujours su unir le drapeau du
socialisme à celui du combat patriotique, le mouvement vers le
socialisme a repris en Amérique latine autour des pays de l’ALBA.
Quant aux peuples de l’est, ils sont
passés de l’illusion à la désillusion, voire à la colère. En RDA, malgré la chasse aux sorcières qui a
marginalisé des millions de citoyens suspects de communisme, une majorité
de sondés déclare que la RDA était un pays où l’on vivait bien, un pays qu’il
fallait améliorer et non liquider. 80% des Hongrois, ainsi que 80% des
Russes, déclarent que le socialisme était supérieur au capitalisme qui a
généré le chômage de masse, la maffia et des inégalités scandaleuses, tout ce
qu’Henri Alleg a résumé dans l’expression de « grand bond en
arrière ». En fait de réunification, les
« Ossis » qu’on accuse d’ « Ostalgie » comprennent, mais un
peu tard, qu’ils ont subi une annexion. Plus généralement, les
peuples de l’Est rejettent massivement cette Union européenne
contre-révolutionnaire qui a pulvérisé les acquis du socialisme, comme
elle détruit chez nous, avec l’aide active de Sarko-MEDEF, les acquis sociaux
et la souveraineté nationale. 60% des gens ont boycotté les européennes en
France et dans les autres pays de l’UE: l’intégration européenne, qui est
le programme commun de la vraie droite et de la fausse gauche, Parti de la
gauche européenne inclus, est en crise malgré les pressions honteuses
utilisées pour imposer la constitution supranationale rebaptisée Traité de
Lisbonne. Quant à la lutte des classes pour une société sans classes, qui
est l’ADN du communisme, elle est plus dure et plus vive que jamais. En
France, n’était-ce la trahison des états-majors syndicaux euro-formatés, les
grandes luttes de l’an dernier auraient pu ébranler le pouvoir, et les
syndicalistes de classe commencent de plus en plus à s’unir comme l’a montré la
manif du 17 septembre.
Cela signifie-t-il que nous, les
« orthodoxes », nous les « dinosaures », nous les
« durs », comme nous appellent avec mépris nos adversaires, nous
soyons aussi manichéens que les censeurs de la RDA et que nous regardions le
socialisme passé sans esprit critique? Nullement, nous sommes marxistes,
comme Marx critiquant la Commune pour préparer le socialisme futur, comme
Honecker lui-même dans ses notes de prison, nous ouvrons grands les yeux
sur les contradictions sociales qui, faute d’avoir été traitées à temps, ont
permis aux coalisés de l’impérialisme occidental, de la contre-révolution
interne, du révisionnisme idéologique et du courant capitulard conduit par le
sinistre Gorbatchev, de dynamiter la première expérience socialiste de
l’histoire. Mais nous n’oublions pas qu’Octobre 17 a mis le monde du
travail et les peuples opprimés à l’offensive partout, nous n’oublions pas ce
que De Gaulle reconnaissait à Moscou en 1966 quand il déclarait :
« les Français savent qu’ils doivent principalement leur libération à la
Russie soviétique ». Et nos critiques constructives, nous les
faisons à partir du point de vue qui est le nôtre, celui du socialisme et de la
classe ouvrière, et en rappelant avec fierté les immenses avancées qu’Octobre
rouge, puis la victoire de Stalingrad, et en France les ministres communistes
de 1945, ont permis pour tous les peuples. D’ailleurs, permettez-moi de citer
l’Evangile pour faire plaisir à mon camarade Désiré, président du CISC et
prêtre-ouvrier de son état : « tu reconnaîtras l’arbre à ses
fruits ». Si la chute de la RDA a été le progrès qu’on nous
vante, pourquoi le monde du travail subit-il partout les pires attaques,
pourquoi, de l’Irak à Kaboul en passant par Gaza le monde est-il à feu et à
sang, pourquoi le nombre d’affamés va-t-il pour la première fois dépasser le
milliard d’humains en passant par Gaza, pourquoi les droits des femmes
reculent-ils de l’Afghanistan, où la révolution démocratique a été liquidée par
l’alliance CIA/Ben Laden, sont-ils partout en régression ? « La
preuve du pudding c’est qu’on le mange » disait Engels. Et la
preuve de la contre-révolution, c’est l’essence inhumaine et réactionnaire de
l’actuelle re-mondialisation du système capitaliste, née précisément de la
destruction de la RDA !
C’est pourquoi malgré le
sabbat anticommuniste du lundi brun qui vient, nous restons confiants dans
l’avenir. En un sens nous devrions presque remercier les impérialistes
dont les outrances anticommunistes nous aident à nous unir, comme aujourd’hui. Au
nom du PRCF, je propose donc aux camarades ici présents de continuer demain le
combat ensemble :
-continuons ensemble le combat
contre l’euro-criminalisation du communisme en diffusant l’appel des 74 partis
communistes,
-lançons ensemble une campagne
commune pour appeler à sortir la France de cette Europe qui, impulsée
par le dangereux axe impérialiste Merkel-Sarko, détruit la nation, ses acquis,
sa laïcité, ses services publics, sa production industrielle, et jusqu’à sa
langue, pour mettre en place le tout-spéculatif, le tout-tourisme et le
tout-anglais patronal. Il y a là un terrain immense à défricher pour unir non
seulement la classe ouvrière française et immigrée, première victime de cette
politique de désindustrialisation, mais tous ceux pour qui l’ainsi dite
« identité nationale » n’a rien à voir avec la chasse fasciste aux
immigrés et tout à voir avec avec les acquis républicains hérités de
Robespierre et des Sans Culotte, tant il est vrai que l’assaut
contre-révolutionnaire contre 1917 retentit aussi contre 1793, dont la bourgeoisie
devenue ultra-réactionnaire a désormais honte. Terrain immense aussi
que celui du combat pour aider les syndicalistes de classe à s’unir contre la
social-trahison des Chérèque, Thibault et Cie. Terrain immense que celui du
soutien à apporter au Mouvement communiste international en voie de
reconstitution pour s’opposer aux guerres impérialistes, combattre la
criminalisation du communisme, soutenir Cuba, obtenir la libération des
cinq héros cubains de Miami !
La période qui s’ouvre sera très dure.
La prétendue « sortie de crise » du capitalisme s’annonce pire pour
les travailleurs que la crise elle-même : chômage, précarité, stress
au travail, baisse des salaires réels pendant que les banquiers se gavent comme
jamais. Mais cela signifie aussi que l’affrontement de classes va
se durcir. Et pour résister, pour bâtir demain un socialisme qui
résistera à toute déstabilisation contre-révolutionnaire parce qu’il n’aura
jamais cessé d’être « l’œuvre vivante des masses » dont
parlait Lénine, le monde du travail a besoin de reconstruire un vrai
parti communiste en France, avec tous les acteurs, membres ou pas du PCF, qui
refusent les reniements et qui privilégient l’action en direction des taules.
Alors, unité d’action de tous
les vrais communistes, convergence communiste d’action contre l’UE et contre la
criminalisation ! Oui, si nous allons ensemble aux usines avec ce
message, alors, camarades et amis, nous n’aurons pas bravé en vain ce 7
novembre les Mac Carthy des média et les intempéries !
Oui le capitalisme nous mène dans le
mur !
Oui sans un vrai parti communiste,
sans un grand mouvement communiste international,
il n’y a pas de futur pour
l’humanité !
Le combat continue camarades et
amis, et tôt ou tard, les peuples le gagneront !
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