samedi 7 novembre 2009

discours prononcé par Georges Gastaud au titre du PRCFau rassemblement unitaire du 7 novembre 2009, place Stalingrad à Paris

Chers amis de France, d’Algérie et de Belgique,
Companeros de Cuba socialista y de Espana,
Deutsche Genossen,
Camarades iraniens, brésiliens,,  
 
Quand le Pôle de renaissance communiste en France a lancé l’idée de ce rassemblement à la fête de l’Huma, nous nous attendions tous à un déferlement anticommuniste sans précédent à l’occasion du 20ème anniversaire de la crise contre-révolutionnaire qui emporta la RDA. Mais avouons-le : nous étions très en-deçà de la vérité. Ce n’est pas un déferlement, c’est un tsunami, que dis-je, c’est une bacchanale d’anticommunisme et d’antisoviétisme à retardement à laquelle nous assistons depuis trois semaines. « LE communisme est mort ! », disent-ils. Que serait-ce, chers camarades que je vois bien vivants, si le communisme était vivant, quand on considère l’énergie qu’ils mettent à tuer et re-tuer le défunt depuis quinze jours ! Heureusement, chers amis, que nous sommes dans un pays « libre », « démocratique », « pluraliste », « anti-totalitaire », comme ils disent sans rire, car que serait-ce si nous étions sous une « dictature » ? Le record sera battu lundi, par le prétendu service public de la radio qui, pendant 24 h fera « antenne unique ». En effet, France Inter, France Culture, France Info seront à l’unisson, ou plutôt au son unique et à la pensée unique pour que nul ne puisse échapper au lavage de cerveau anticommuniste et anti-RDA. Et pour couronner ce que, pour retourner son vocabulaire au Big brother capitaliste j’appellerai ce TOTALITARISME MEDIATIQUE, ils émettront tous de Berlin, histoire de rappeler aux anciens l’air qui se chantait à mi-voix sous l’occupation : « Radio-Paris ment, Radio-Paris ment, Radio-Paris est allemand !». Tout cela serait risible si ce n’était pas si grave pour les libertés puisqu’à l’ombre de ces pratiques abrutissantes se préparent des textes liberticides européens ou hexagonaux pour criminaliser le communisme à l’égal du nazisme et mettre sur un pied d’égalité l’URSS, qui nous a délivrés de Hitler, et le Troisième Reich, qui a massacré près de 30 millions de personnes au pays des Soviets ouvriers et paysans. N’est-ce pas le prix à payer pour, du même mouvement, extirper les idées révolutionnaires de la tête des jeunes, et banaliser en sourdine le fascisme et l’extrême-droite qui prospèrent dans la belle Europe « post-communiste » ?
 
C’est pourquoi nous sommes fiers, malgré le blocage médiatique intégral, malgré la censure totale, malgré le lâchage indigne de ceux qui sont censés parler au nom du communisme en France et qui hurlent avec les loups contre ce qu’ils nomment le « soviétisme », oui nous sommes fiers d’être ici aujourd’hui. Et nous remercions fraternellement nos camarades de l’URCF, du RCC, de la gauche parisienne ou nordiste du PCF, du CISC, et aussi et surtout des partis étrangers, d’avoir comme nous mis le paquet pour cet hommage à la Révolution d’Octobre, un rassemblement dont la tenue unitaire au cœur du Paris populaire et devant le métro Stalingrad compte plus que le nombre de participants. Pendant que les uns vont hurler avec les loups et faire une nouvelle fois repentance en concélébrant la contre-révolution mondiale, -je pense au pitoyable Robert Hue qui est attendu au colloque du fascisant Courtois-, il y a en France et dans le monde des communistes rouges et bien vivants qui préfèrent fêter la plus grande Révolution de l’histoire, celle qui après la Commune de Paris a pour la première fois prouvé à l’appel de Lénine qu’un monde sans bourse ni crise économique, un monde sans milliardaires ni SDF, un monde de travailleurs construisant l’avenir avec confiance, bref un monde socialiste en marche vers le communisme, est historiquement possible !
 
Mais camarades et amis, si modestes que soient encore nos moyens, l’espoir est de notre côté, comme il était du côté du grand PCF, alors marxiste-léniniste, quand seul il dénonçait contre la meute hurlante, les Accords de Munich avec Hitler, le lâchage de l’Espagne républicaine par Blum, les agissements coloniaux en Algérie, tout en appelant le peuple à voir clair et à se ressaisir. Un proverbe arabe dit qu’  « on ne jette pas la pierre au palmier stérile ». Si le communisme était mort, pourquoi nos pragmatiques dirigeants capitalistes gaspilleraient-ils tant d’argent et de salive pour le démolir chaque jour ? La vérité c’est que, pour faire face à la crise systémique du capitalisme, pour combattre l’exterminisme d’un impérialisme qui menace la survie même de l’humanité, les communistes sont là et peu à peu, reconstruisent leur unité dans l’action. La diversité de notre rassemblement d’aujourd’hui en est un premier témoignage qu’il faut à tout prix consolider. A une toute autre échelle, le Mouvement communiste international se reconstitue peu à peu grâce aux efforts, notamment, de nos camarades grecs. S’inspirant de Cuba, où Fidel et Raul ont toujours su unir le drapeau du socialisme à celui du combat patriotique, le mouvement vers le socialisme a repris en Amérique latine autour des pays de l’ALBA.
 
Quant aux peuples de l’est, ils sont passés de l’illusion à la désillusion, voire à la colère. En RDA, malgré la chasse aux sorcières qui a marginalisé des millions de citoyens suspects de communisme, une majorité de sondés déclare que la RDA était un pays où l’on vivait bien, un pays qu’il fallait améliorer et non liquider. 80% des Hongrois, ainsi que 80% des Russes, déclarent que le socialisme était supérieur au capitalisme qui a généré le chômage de masse, la maffia et des inégalités scandaleuses, tout ce qu’Henri Alleg a résumé dans l’expression de « grand bond en arrière ».  En fait de réunification, les  « Ossis » qu’on accuse d’ « Ostalgie » comprennent, mais un peu tard, qu’ils ont subi une annexion. Plus généralement, les peuples de l’Est rejettent massivement cette Union européenne contre-révolutionnaire qui a pulvérisé les acquis du socialisme, comme elle détruit chez nous, avec l’aide active de Sarko-MEDEF, les acquis sociaux et la souveraineté nationale. 60% des gens ont boycotté les européennes en France et dans les autres pays de l’UE: l’intégration européenne, qui est le programme commun de la vraie droite et de la fausse gauche, Parti de la gauche européenne inclus, est en crise malgré les pressions honteuses utilisées pour imposer la constitution supranationale rebaptisée Traité de Lisbonne. Quant à la lutte des classes pour une société sans classes, qui est l’ADN du communisme, elle est plus dure et plus vive que jamais. En France, n’était-ce la trahison des états-majors syndicaux euro-formatés, les grandes luttes de l’an dernier auraient pu ébranler le pouvoir, et les syndicalistes de classe commencent de plus en plus à s’unir comme l’a montré la manif du 17 septembre.
 
Cela signifie-t-il que nous, les « orthodoxes », nous les « dinosaures », nous les « durs », comme nous appellent avec mépris nos adversaires, nous soyons aussi manichéens que les censeurs de la RDA et que nous regardions le socialisme passé  sans esprit critique? Nullement, nous sommes marxistes, comme Marx critiquant la Commune pour préparer le socialisme futur, comme Honecker lui-même dans ses notes de prison, nous ouvrons grands les yeux sur les contradictions sociales qui, faute d’avoir été traitées à temps, ont permis aux coalisés de l’impérialisme occidental, de la contre-révolution interne, du révisionnisme idéologique et du courant capitulard conduit par le sinistre Gorbatchev, de dynamiter la première expérience socialiste de l’histoire. Mais nous n’oublions pas qu’Octobre 17 a mis le monde du travail et les peuples opprimés à l’offensive partout, nous n’oublions pas ce que De Gaulle reconnaissait à Moscou en 1966 quand il déclarait : « les Français savent qu’ils doivent principalement leur libération à la Russie soviétique ». Et nos critiques constructives, nous les faisons à partir du point de vue qui est le nôtre, celui du socialisme et de la classe ouvrière, et en rappelant avec fierté les immenses avancées qu’Octobre rouge, puis la victoire de Stalingrad, et en France les ministres communistes de 1945, ont permis pour tous les peuples. D’ailleurs, permettez-moi de citer l’Evangile pour faire plaisir à mon camarade Désiré, président du CISC et prêtre-ouvrier de son état : « tu reconnaîtras l’arbre à ses fruits ». Si la chute de la RDA a été le progrès qu’on nous vante, pourquoi le monde du travail subit-il partout les pires attaques, pourquoi, de l’Irak à Kaboul en passant par Gaza le monde est-il à feu et à sang, pourquoi le nombre d’affamés va-t-il pour la première fois dépasser le milliard d’humains en passant par Gaza, pourquoi les droits des femmes reculent-ils de l’Afghanistan, où la révolution démocratique a été liquidée par l’alliance CIA/Ben Laden, sont-ils partout en régression ? « La preuve du pudding c’est qu’on le mange » disait Engels. Et la preuve de la contre-révolution, c’est l’essence inhumaine et réactionnaire de l’actuelle re-mondialisation du système capitaliste, née précisément de la destruction de la RDA !
 
C’est pourquoi malgré le sabbat anticommuniste du lundi brun qui vient, nous restons confiants dans l’avenir. En un sens nous devrions presque remercier les impérialistes dont les outrances anticommunistes nous aident à nous unir, comme aujourd’hui. Au nom du PRCF, je propose donc aux camarades ici présents de continuer demain le combat ensemble :
-continuons ensemble le combat contre l’euro-criminalisation du communisme en diffusant l’appel des 74 partis communistes,
-lançons ensemble une campagne commune pour appeler à sortir la France de cette Europe qui, impulsée par le dangereux axe impérialiste Merkel-Sarko, détruit la nation, ses acquis, sa laïcité, ses services publics, sa production industrielle, et jusqu’à sa langue, pour mettre en place le tout-spéculatif, le tout-tourisme et le tout-anglais patronal. Il y a là un terrain immense à défricher pour unir non seulement la classe ouvrière française et immigrée, première victime de cette politique de désindustrialisation, mais tous ceux pour qui l’ainsi dite « identité nationale » n’a rien à voir avec la chasse fasciste aux immigrés et tout à voir avec avec les acquis républicains hérités de Robespierre et des Sans Culotte, tant il est vrai que l’assaut contre-révolutionnaire contre 1917 retentit aussi contre 1793, dont la bourgeoisie devenue ultra-réactionnaire a désormais honte. Terrain immense aussi que celui du combat pour aider les syndicalistes de classe à s’unir contre la social-trahison des Chérèque, Thibault et Cie. Terrain immense que celui du soutien à apporter au Mouvement communiste international en voie de reconstitution pour s’opposer aux guerres impérialistes, combattre la criminalisation du communisme, soutenir Cuba, obtenir la libération des cinq héros cubains de Miami !
 
La période qui s’ouvre sera très dure. La prétendue « sortie de crise » du capitalisme s’annonce pire pour les travailleurs que la crise elle-même : chômage, précarité, stress au travail, baisse des salaires réels pendant que les banquiers se gavent comme jamais. Mais cela signifie aussi que l’affrontement de classes va se durcir. Et pour résister, pour bâtir demain un socialisme qui résistera à toute déstabilisation contre-révolutionnaire parce qu’il n’aura jamais cessé d’être « l’œuvre vivante des masses » dont parlait Lénine, le monde du travail a besoin de reconstruire un vrai parti communiste en France, avec tous les acteurs, membres ou pas du PCF, qui refusent les reniements et qui privilégient l’action en direction des taules.
 
Alors, unité d’action de tous les vrais communistes, convergence communiste d’action contre l’UE et contre la criminalisation ! Oui, si nous allons ensemble aux usines avec ce message, alors, camarades et amis, nous n’aurons pas bravé en vain ce 7 novembre les Mac Carthy des média et les intempéries !
 
Oui le capitalisme nous mène dans le mur !
Oui sans un vrai parti communiste, sans un grand mouvement communiste international,
il n’y a pas de futur pour l’humanité !
Le combat continue camarades et amis, et tôt ou tard, les peuples le gagneront !

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