mercredi 30 décembre 2015



D'autres info sur notre site Initiative communiste

Le réseau hydroélectrique d’EDF prend l’eau…

Les élus du comité d’établissement de la centrale de Gravelines réagissent…

Par la voix de son secrétaire Eric Glazik ils dénoncent l’acharnement de la commission européenne à mettre à mal l’entreprise EDF et son modèle énergétique français, modèle qui a pourtant fait ses preuves au service de la sécurité et de la compétitivité énergétique de notre pays.

Au lendemain de la conférence mondiale sur le climat, nous ne comprendrions pas que le gouvernement brade l’hydroélectricité française, une énergie propre, élément d’équilibre et de sûreté du réseau électrique.

 

La loi dite « transition énergétique », votée en 2015, ouvre la porte aux privatisations. Elle prévoit en effet de confier l’exploitation des centrales hydroélectriques à des sociétés d’économie mixte (SEM) dans lesquelles les collectivités locales ne seraient assurées que de la minorité de blocage de 34% (si toutefois elles en avaient les moyens financiers)

Avec la mise en demeure de la France par les dernières injonctions de Bruxelles, EDF serait interdit de répondre aux appels d’offres lors du renouvellement des concessions hydrauliques et devrait même remettre en cause celles déjà attribuées en 1999 !

Les concessions, attribuées pour 75 ans, font saliver de nombreux investisseurs européens qui se livrent à un lobbying intense. Parmi eux, un comble, on trouve deux sociétés nationales, la norvégienne STATKRAFT (hors de l’UE) et la suédoise VANTTENFALL, tandis qu’EDF serait mis hors-jeu d’entrée !

En l’état, ce sont les usagers et les salariés qui en feraient les frais ! Les nouveaux exploitants se voyant imposer une redevance importante, les usagers de l’électricité peuvent s’attendre à une hausse des tarifs, d’autant plus que l’histoire récente nous montre que lorsque le marché prend le contrôle d’un bien amorti, seuls les actionnaires en tirent profit.

 

Si vous avez aimé la privatisation des autoroutes, vous adorerez celle des barrages français !

A l’heure de la COP21, l’hydroélectricité est un mode de production d’énergie propre (95% de l’électricité verte en France), dont les installations sont considérées comme une ressource à disposition de la collectivité pour en « ajuster » les diverses utilisations : irrigation pour l’agriculture, alimentation en eau potable, industrie, loisirs et sports aquatiques…

Le système électrique français a été construit sur un principe de service public : un opérateur, EDF, qui est capable à tout moment, à la demande des consommateurs et sans rupture d’approvisionnement, de proposer un tarif unique régulé sur le territoire et ce grâce à la complémentarité de ses moyens de production (thermique à flamme, centrale nucléaire, barrage hydraulique, parc éolien,…)

 

L’hydroélectricité, lien direct avec la sûreté du réseau électrique français !

L’hydroélectricité est en outre appelée à un rôle accru dans la transition énergétique avec les ouvrages réversibles dits « STEP » (stations de transfert d’énergie par pompage comme Grand’Maison) qui permettent de stocker l’énergie produite et de réguler les autres sources connectées au réseau.

C’est une fonction essentielle dans le cadre du développement des autres sources d’énergies renouvelables, photovoltaïque et éolienne, pour palier l’intermittence de celles-ci. A l’heure de la 21ème réunion de l’ONU sur le climat (COP21), est-il raisonnable de céder les ouvrages hydrauliques à des opérateurs sachant le peu d’importance qu’ils accordent à la lutte contre le changement climatique et dont le but est avant tout de spéculer sur le marché mondialisé de l’énergie ?

De plus certains barrages participent directement, comme moyen de production sûr et rapide, à la reconstitution du réseau électrique haute tension ! Il y a donc un lien direct avec la sûreté du réseau électrique français et donc la sûreté des centrales nucléaires.

Il faut donc renforcer les missions de services publics des ouvrages hydrauliques dans un objectif « bas carbone », et ne pas les transformer au nom de la stratégie de marché déconnectée de la réalité. La commission européenne doit comprendre que ce projet doit se bâtir avec et pour les citoyens européens et non à leur dépend.

Faisons barrage à l’injonction de Bruxelles pour le bien de la Nation et l’avenir de notre service public d’électricité

 

N’hésitez pas à signer la pétition contre la mise en concurrence des concessions hydrauliques sur

jeudi 24 décembre 2015

Faisons de ce jour anniversaire un jour de renaissance




25 Décembre 1920 / 25 Décembre 2015 :


95ème anniversaire du Congrès de Tours (fondation du PCF-SFIC)


 
Déclaration du secrétariat politique national du POLE DE RENAISSANCE COMMUNISTE en FRANCE


         C’est à la toute fin du mois de décembre 1920 que, sous l’impulsion de Marcel Cachin et de Paul Vaillant-Couturier et du Comité pour l’adhésion à la IIIème Internationale, la majorité des délégués du Parti socialiste SFIO fonda de fait le PCF en décidant d’affilier le parti à l’Internationale Communiste (représentée à Tours par Clara Zetkin).


 S’affranchir de la tutelle social-démocrate


Rompant avec les pratiques délétères de la SFIO – qui avaient trahi ses mandats internationalistes en appelant à l’union sacrée en 1914 – les ouvriers français les plus avancés décidaient de se doter d’un vrai parti de classe et d’avant-garde, d’un parti discipliné régi par le centralisme démocratique, d’un parti où les élus seraient subordonnés à l’organisation de classe et non l’inverse, d’un parti anti-impérialiste et anticolonialiste, d’un parti engagé dans les luttes ouvrières, présent dans les entreprises et faisant le lien entre les revendications quotidiennes et le but final des communistes : la révolution socialiste, la dictature du prolétariat et la marche au communisme, cette société sans classes dans laquelle « le développement de chacun est la clé du développement de tous » selon laa forte expression de Marx et d’Engels.


 Unir la classe ouvrière, rassembler le peuple français contre les monopoles capitalistes


Violemment combattue par la réaction, par le patronat et par la SFIO-maintenue regroupée autour de ses « grands élus », la jeune Section Française de l’Internationale Communiste (SFIC) dut rapidement affronter la répression. Elle fut également tentée initialement par ces « maladies infantiles du communisme » que sont, selon Lénine, le sectarisme et le dogmatisme. Pourtant, sous l’impulsion de Marcel Cachin et de Pierre Sémard, avec le renfort de syndicalistes de classe comme Lucien Midol et Gaston Monmousseau, le jeune parti communiste français « fit ses classes », c’est le cas de le dire. L’arrivée à la tête du Parti d’un courant réellement ouvrier et populaire représenté par Maurice Thorez, Jacques Duclos et Benoît Frachon, l’éviction du courant sectaire incarné par le groupe Barbé-Celor, permirent au très dynamique PCF de prendre la tête des luttes pour « le pain, la paix et la liberté » tout en se portant aux avant-postes de la lutte antifasciste. Malgré l’opposition des sectaires et des trotskistes qui, hier comme aujourd’hui, ont toujours sottement opposé la nation à classe ouvrière, c’est sous les plis mêlés du drapeau rouge et du drapeau tricolore (discours historique de Duclos en 1935 lors du premier meeting du Front populaire au stade Buffalo), c’est aux accents conjoints de la Marseillaise et de l’Internationale que les militants communistes et les syndicalistes de classe de la CGTU – dont les militants prirent bientôt la tête de la CGT réunifiée – conduisirent la grande offensive ouvrière, antifasciste et patriotique de 1934-36 qui stoppa net les amis français de Hitler, Franco et Mussolini dont les émules, soutenus par les élites patronales, étaient au pouvoir ou à ses portes dans presque toute l’Europe. En 1935, le secrétaire général de l’Internationale communiste, ce Georges Dimitrov qui venait de ridiculiser Göring au Procès dit « des incendiaires du Reichstag », félicita Maurice Thorez et le PCF pour leur contribution centrale à l’élaboration de la stratégie de classe et de masse du Front populaire, antifasciste, et patriotique, ce prolongement créateur de la ligne léniniste de Front unique ouvrier. Dimitrov appela même à cette occasion les communistes français à ne pas abandonner Jeanne d’Arc et l’histoire de France aux fascistes.


C’est sur les bases de principe de cette ligne de classe et de masse que, pendant la Seconde Guerre mondiale et par la suite, l’URSS, victorieuse de Stalingrad à Berlin, sut fédérer la grande coalition mondiale qui isola et terrassa le Reich. C’est sur ces bases de principe que l’I.C. et le PCF jouèrent un rôle moteur dans la formation des Brigades internationales d’Espagne et qu’en France, en prenant appui sur l’engagement des FTPF et des FTP-MOI, le PCF forgea le Front National de Lutte pour la Liberté et pour l’Indépendance de la France sans lequel la formation du Conseil National de la Résistance et l’adoption de son programme Les Jours Heureux eût été impensable. C’est sur ces bases ouvrières et patriotiques que les ministres franchement communistes de 1945-47, les Thorez, Ambroise Croizat, François Billoux, Marcel Paul, Laurent Casanova, Henri Wallon, etc. mirent en place les plus grandes avancées sociales et démocratiques de toute notre histoire en appliquant le programme du CNR intitulé Les Jours heureux : Sécurité sociale, retraites par répartition, conventions collectives, statut du mineur, statut du fonctionnaire, comités d’entreprise, nationalisations démocratiques (Renault, EDF, etc.), remise sur pied de la Recherche publique et de l’Education nationale, justice des mineurs, etc.


C’est encore en application de cette ligne de large rassemblement du peuple français autour de la classe ouvrière et CONTRE les monopoles capitalistes que le PCF d’après-guerre, malgré le pilonnage anticommuniste et antisoviétique qui allait accompagner la guerre froide, les guerres coloniales et la répression anti-« rouges » en France, sut longtemps rester le premier parti de France : ce parti qui, de loin, était le premier dans les usines, les champs et les chantiers, n’attirait pas moins alors les plus grands intellectuels de l’époque : les Joliot-Curie, Langevin, Aragon, Elsa Triolet, Eluard, Léger, Lurçat, Picasso, Vilar, etc. Non sans erreurs parfois – mais seuls les donneurs de leçons du gauchisme et du « marxisme-léninisme » de salon n’en font jamais puisqu’ils ne font jamais RIEN – le PCF sut prendre appui sur le matérialisme dialectique en philosophie, sur le marxisme-léninisme en politique, pour défendre du même pas l’indépendance nationale française (menacée par la construction de l’Europe atlantique, de l’OTAN et de la « Communauté européenne de défense »), le droit des peuples « coloniaux » à l’émancipation nationale (« un peuple qui en opprime d’autres ne saurait être libre », Engels), la paix mondiale soumise au chantage exterminateur de l’impérialisme américain exterminateur d’Hiroshima et de la Corée. Avec la CGT de classe et de masse qui tenait alors tête au grand patronat, avec les mairies communistes et ouvrières qui multipliaient les actes émancipateurs et innovants, le PCF et la Jeunesse communiste, tous deux alliés au camp socialiste élargi après 1945, constituèrent très longtemps un point d’appui solide pour le camp du travail, du progrès social et de la souveraineté des peuples. Même après que les abandons révisionnistes officialisés dans les années 70 eurent gravement affaibli la résistance idéologique du PCF, le parti dirigé par G. Marchais était encore capable en 1992 de mener une campagne de masse contre le Traité de Maastricht, lequel ne s’imposa que d’un cheveu, au prix de la coalition antinationale de Mitterrand et de Chirac et grâce à l’opportun renfort abstentionniste de certains groupes « révolutionnaires » qui trouvent dégradant de défendre l’indépendance de la nation…


 La « mutation »-dénaturation, ou la preuve a contrario de la nécessité d’un vrai parti communiste en France


On mesure a contrario ce qu’apportait à la nation laborieuse l’ancien PCF marxiste, prolétarien et patriote quand on voit ce que la mutation social-démocrate de ce parti, qui fit suite aux dérives eurocommunistes des années 70, a détruit et qui n’est plus aujourd’hui que la section hexagonale du Parti de la Gauche Européenne, cet appendice de la social-eurocratie. Privés d’un vrai parti communiste tourné vers la classe ouvrière et analysant la société sur la base scientifique du marxisme, le mouvement ouvrier traverse aujourd’hui l’une des périodes les plus dépressives de son histoire ; il devient la proie facile du paralysant européisme social-démocrate qui empêche toute riposte d’ensemble aux contre-réformes maastrichtiennes mises en œuvre par les gouvernements successifs. Alors que des millions d’ouvriers du privé sont, ont été ou risquent d’être socialement déclassés et relégués par les délocalisations, alors que les travailleurs des services publics sont quotidiennement humiliés et mis hors d’état d’accomplir leur mission républicaine par les gouvernements maastrichtiens, alors que les paysans travailleurs vivent dans l’angoisse du lendemain, comme nombre d’artisans et d’ « auto-entrepreneurs » - ces nouveaux prolétaires dépourvus de droit sociaux – comment la masse des travailleurs peut-elle recevoir le babillage de Pierre Laurent, le Tsipras français, qui « dialogue » avec le MEDEF, qui appelle à « réorientier l’euro dans un sens progressiste » (et bientôt, l’OTAN dans un sens pacifique, comme osait en rêver feu Enrico Berlinguer !), qui rejoint systématiquement les listes du PS « hollandien » au second tour et qui masque la nature de classe impérialiste de l’UE/OTAN en berçant le peuple d’illusions sur la future « Europe sociale, démocratique et pacifique » ? Quand le PCF parachève sa dérive social-démocrate (« mutation », « métamorphose », etc. n’ont aucune autre signification de classe !), comment s’étonner que le PS – qui n’a jamais demandé que ça ! – dérive à son tour vers la droite libérale (et pire, vers certaines formes de social-fascisation, comme on le voit avec la constitutionnalisation en vue de l’état d’urgence) et que l’ex-UMP aiguillonnée par Sarkozy tende à fusionner idéologiquement avec le FN, principal bénéficiaire, avec les extrêmes droites communautaristes et régional-séparatistes de la dérive générale à droite de l’arc politique français ?
 


 Dialectique de la renaissance communiste et de la contre-offensive populaire


A nouveau, face à l’euro-dissolution « bleu mariale » de la France dans l’UE, face à la vague brun-bleu marine qui gronde, face à une UE de plus en plus dictatoriale, face à un impérialisme « transatlantique » de plus en plus prédateur et irresponsable, face aux créatures échappées de cet impérialisme que sont les assassins néonazis d’Ukraine et les barbares absolus de Daesh,  il faut à nouveau JETER L’ANCRE ROUGE dans le monde comme en France. Avec le PRCF, qui s’honore d’être ou d’avoir été soutenu par les plus grands noms de la Résistance antifasciste, de l’anticolonialisme et du syndicalisme de classe, et qui perce de plus en plus dans la jeunesse, donnons un coup d’arrêt à ces dérives mortelles.
             Unissons dans l’action, et non dans des parlotes néo-mutantes, les militants franchement communistes où qu’ils soient organisés.
             Aidons le syndicalisme de lutte à se fédérer « en bas » pour faire le poids face aux états-majors euro-complaisants.
             Construisons l’Alliance Rouge-Marianne de tous les progressistes qui refusent à la fois l’U.M.’ Pen en gestation et l’euro-désintégration de notre pays. Appelons notre peuple à sortir la France, par la voie progressiste, de l’euro, de l’UE, de l’OTAN et du capitalisme sur la base d’un Front Antifasciste, Patriotique et Populaire.
            Soutenons tous les peuples en lutte pour la paix, l’indépendance nationale et la coopération internationale, pour le socialisme, y compris et surtout contre « notre » propre impérialisme particulièrement agressif, revanchard, prédateur… et destructeur du peuple français lui-même !
            Construisons au présent, dans les actes et pas dans les auto-proclamations dérisoires, les conditions d’un futur Congrès de Tours ralliant tous les communistes, membres ou pas du PCF, les séparant des réformistes et les agrégeant à la classe ouvrière militante pour que notre peuple puisse reprendre sa marche historique interrompue vers le progrès social, vers l’indépendance nationale, la démocratie, la paix et le socialisme. 


 


 Le secrétariat politique national du PRCF : Léon Landini, Pierre Pranchère, Jean-Pierre Hemmen, Georges Gastaud, Vincent Flament, Benoît Foucambert, Jo Hernandez, Antoine Manessis, Annette Mateu-Casado, Bernard Parquet, Jany Sanfelieu.

mardi 8 décembre 2015


Après le 1er tour des REGIONALES,

ETAT d’URGENCE pour le MOUVEMENT POPULAIRE

 

Entretien d’Initiative Communiste (journal national du PRCF) avec Georges Gastaud, secrétaire national du Pôle de Renaissance Communiste en France (PRCF), 7 décembre 2015.

 

DEUX PROPOSITIONS D’ACTION

AUX ORGANISATIONS ET AUX PERSONNALITES DU MOUVEMENT PROGRESSISTE

 

Initiative Communiste : d’abord un mot sur la défaite de Maduro, président du Venezuela. Qu’en conclure selon toi ?

Georges Gastaud : A notre époque de mondialisation capitaliste, avec toute la « brutalisation » des affrontements de classes que cela comporte, on ne peut en effet isoler la France d’une conjoncture internationale très rude. Pour me limiter aujourd’hui au Venezuela et à l’Amérique latine, nous ne sommes hélas pas surpris par ce résultat qui est une mauvaise nouvelle pour tous les progressistes du monde. Quand Obama a (provisoirement) retiré ses troupes au sol de plusieurs théâtres du Proche-Orient, il a à la fois renforcé sa pression sur la Russie en soutenant les pires réactionnaires ukrainiens et lancé une vaste contre-offensive en Amérique latine. Pour isoler et diviser l’Alternative bolivarienne des Amériques, l’ALBA créée par Fidel et par Chavez, les USA et les oligarchies locales à leur dévotion ont à la fois encouragé les dérives droitières des gouvernements brésilien et argentin (qui n’avaient pas besoin de se faire trop prier), encouragé les tentatives golpistes quand ils le pouvaient (Costa Rica, Equateur…), orchestré d’incessantes campagnes pour salir le « régime » hérité d’Hugo Chavez, et surtout, utilisé leurs alliés saoudiens, qatari, koweitiens, etc. pour comprimer le prix mondial du pétrole : il s’agissait de nuire, d’une part à la Russie, d’autre part au Venezuela dont les programmes sociaux reposaient largement sur la redistribution de la rente pétrolière. Ainsi avait procédé Kissinger en 1971 en déstabilisant les cours du cuivre, le « salaire du Chili », pour déstabiliser le gouvernement Allende.

Plus que jamais nous sommes aux côtés du PC du Venezuela qui, depuis le début du processus bolivarien, procède avec intelligence, d’une part en soutenant ce processus de manière fraternelle et critique, et qui d’autre part, explique qu’aucune révolution socialiste ne peut s’opérer sans une organisation politique marxiste propre à la classe ouvrière, en un mot, sans la construction d’un puissant parti communiste allant jusqu’au bout des processus révolutionnaires en affrontant les deux questions décisives : celle du pouvoir d’Etat, qui doit passer dans les mains des ouvriers et des paysans comme ce fut le cas à Cuba en 59, et celle de la socialisation des grands moyens de production et d’échange qui, au Venezuela, sont largement restés aux mains de l’oligarchie.

Plus que jamais l’heure est à la solidarité avec le Venezuela bolivarien, avec la Bolivie d’Evo Morales, qui a prononcé un admirable réquisitoire anticapitaliste à la COP 21, avec le Nicaragua sandiniste, et bien entendu, avec Cuba socialiste et avec son Parti communiste. Pour cela, notre tâche est d’abord de riposter aux campagnes de calomnies menées par nos médias contre les pays de l’ALBA.

 

Initiative Communiste : En France, avec un peu plus de recul, comment apprécier la situation après les attentats terroristes et l’institution de l’état d’urgence ?

Georges Gastaud : Je renvoie à notre communiqué paru dans l’I.C. de décembre sous forme d’édito. Bien entendu, avec le recul, on peut toujours polir davantage telle ou telle formule. Mais tout en condamnant sans aucune espèce de                            « compréhension » les hideux attentats intégristes contre la jeunesse multicolore de France, le PRCF s’honore de ne pas avoir marché dans l’union sacrée derrière Hollande, ni dans l’ « union nationale » pour l’état d’urgence à rallonge – et peut-être à perpète ? Cet état d’urgence (1) que Hollande veut en quelque sorte constitutionnaliser au risque de fournir toujours plus de leviers légaux à une future dictature lepéniste si la lignée Le Pen accède un jour à l’Elysée. Quand on veut juger de l’état d’urgence, il ne s’agit pas seulement de savoir si celui-ci est EN SOI nécessaire. Il n’y a pas seulement à considérer qui doit être frappé et il est clair que si un pouvoir franchement progressiste était en place en France, il frapperait dix fois plus durement les fanatiques – et les racistes qui sont leur image inversée au miroir – que ne le font et que ne peuvent le faire les pouvoirs maastrichtiens actuels (depuis des décennies ils ont sous-traité de fait certains quartiers à l’abandon aux intégristes, ils ont vendu le pays aux Emirats, etc.). Mais la nature de classe du pouvoir en place n’a pas changé, hélas, le 14 novembre au matin. Il s’agit toujours, sous une couverture « socialiste » de moins en moins trompeuse, d’un pouvoir brutalement patronal, ultra-européiste et ultra-atlantique, un pouvoir social-« médéfien » qui fait arrêter des syndicalistes au petit matin, qui embastille des centaines d’écolos en les amalgamant à d’étranges casseurs toujours présents là où il faut fournir prétexte à la répression ; un pouvoir qui s’arroge le droit de dissoudre toute organisation qu’il jugera, souverainement, et sans appel, dangereuse pour l’ « ordre public » ; un pouvoir qui, rappelons-le, a mené à la suite de Sarkozy, une politique criminelle de déstabilisation des Etats souverains de Syrie et de Libye en vendant des Rafales à l’Arabie saoudite, en refusant à la Russie des navires Mistral déjà payés par Moscou (ces bateaux ont ensuite été rachetés par l’Egypte, mais c’est Riyad qui a signé le chèque…), en faisant partout de l’armée française, évacuée par Sarkozy de nos frontières Nord-Est, un supplétif humilié et totalement anglophonisé du Commandement intégré de l’OTAN. De même qu’en Syrie, nous ne saurions donner carte blanche aux Fabius, Hollande, Obama qui ont misé de fait des années durant sur les fanatiques du Front Al Nosra, des fanatiques rivaux de Daesh mais liés à Al Qaida… Et pour cause, ces « fanatiques modérés » sont avant tout des ennemis de Damas, que les anciennes puissances coloniales de 1918 (la France et l’Angleterre) ont dans le collimateur ! Nous disons en outre que, tant pour être efficace que pour être légitime, une intervention internationale pour écraser Daesh doit AU MINIMUM être menée sous l’égide du Conseil de sécurité de l’ONU unanime, donc sans tenter en permanence de traiter la Russie et la Chine comme des ennemis, et surtout, cette intervention doit être construite en totale coordination avec l’Etat syrien, seule force terrestre apte à contrer à la fois Daesh et Al Nosra. Rappelons en effet que l’OTAN soutient le Turc intégriste Erdogan, sans lequel Daesh ne pourrait vendre son pétrole de contrebande pour s’armer jusqu’aux dents. C’est d’abord au peuple syrien de juger le bilan d’Assad, et très logiquement, c’est d’abord le PC syrien que le PRCF soutient en Syrie, comme il se doit. Mais la racine impérialiste de la terreur qui s’abat sur le monde, sur fond de Croisades et de Djihads manipulés, la rampe de lancement de toutes ces migrations massives qui font de tout travailleur un nomade en puissance, tantôt chair à canon des guerres « com-munautaires », tantôt chair à profit de la si « humaniste » Merkel, c’est la politique impérialiste de déstabilisation des Etats souverains qui, des talibans aux djihadistes du Levant en passant par les néonazis de Kiev, crée partout des monstres politico-militaires, puis se sert ensuite du chaos ainsi créé pour stranguler les libertés, aggraver l’offensive antisociale, pousser l’intégration euro-atlantique, ouvrir un boulevard au racisme et utiliser le chaos comme une stratégie de division et de soumission.

Parlant de tout cela, nous ne sommes pas si loin de la situation électorale en France car pour contourner les affrontements de classes engendrés par leur politique de casse, les gouvernants maastrichtiens successifs du PS et de l’UMP ont créé les conditions (laisser-faire envers les intégristes, abandon au FN des principaux signifiants nationaux criminalisés depuis trente ans par la gauche bobo) d’une guerre civile larvée entre le national-racisme, ce contraire du vrai patriotisme, et certains secteurs déboussolés de la jeunesse défavorisée.

Plus que jamais, sur le plan international, il convient donc de faire vivre dans notre pays, qui avait de tout autres traditions quand le PCF était clairement patriote et anti-impérialiste, un grand mouvement unitaire pour la paix et pour le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, sans contourner la question de la rupture avec l’UE-OTAN ni oublier d’articuler cette action internationaliste aux besoins internes de notre pays en matière de « produire en France », de services publics, de pouvoir d’achat des couches populaires, de réduction de la précarité (le PRCF n’a cure d’idéaliser le soi-disant « prolétariat international nomade » qui farde de rouge l’Europe supranationale et la mondialisation prédatrice : avant de CHOISIR d’émigrer, chacun doit pouvoir d’abord vivre et travailler dans son pays et dans sa langue maternelle : marre du tout-anglais transatlantique comme levier patronal pour dénationaliser les protections sociales) et de relance du progrès social.

Assez d’argent pour l’UE/OTAN, les richesses produites par les travailleurs doivent aller à la Sécu, à la ré-industrialisation « propre » du pays et aux services publics !

 

Initiative Communiste : Venons-en aux régionales. Que faire après ce scrutin à tous égards désastreux ?

Georges Gastaud :  Je ne reviens pas sur l’analyse que le PRCF a fournie, dans ses grandes lignes, dès le soir du 1er tour, ni sur les « consignes » électorales que nous avons explicitées dans la foulée. Je ne puis que noter, non avec autosatisfaction mais avec tristesse, que toutes les analyses de la Conférence nationale du PRCF (mars dernier) sont une nouvelle fois validées. Ceux qui nient la fascisation de la France et de l’Europe, ceux qui minimisent à tous coups la signification dangereuse du vote FN et sa très forte percée dans la jeunesse et une partie de la classe ouvrière désorientée, ceux qui continuent de radoter, comme s’il n’y avait pas eu la capitulation de Tsipras, sur la « réorientation progressiste de l’euro et de l’UE », sur le « service public européen » ou sur l’introuvable « révolution européenne », ceux qui espèrent même réorienter de l’intérieur… l’état d’urgence en le « contrôlant démocratiquement » ( !!!), ceux qui se sont électoralement alignés sur le Front de gauche euro-constructif (lequel a souvent omis de critiquer les euro-régions dans ses professions de foi), ceux qui, syndicalement, rêvent à voix haute que les états-majors syndicaux vont finir par retrouver d’eux-mêmes la voix du combat de classe sans que les syndicalistes de classe et de terrain ne s’unissent « en bas », ceux qui lâchent prise sur la laïcité et la loi de 1905 en confondant main tendue aux travailleurs croyants et complaisance envers le clérical-communautarisme, ceux qui ont toujours mieux à faire que de nationaliser l’action communiste et progressiste pour la sortie de l’UE, ceux qui préfèrent cultiver l’auto-proclamation « communiste » en faisant de la révolution le préalable à tout front unique concret, tous ceux-là doivent s’interroger à temps et dans leur propre intérêt : car désormais, c’est de la France et de l’honneur même du mouvement démocratique qu’il y va, et non de l’amour-propre de tel ou tel. De même devraient s’interroger ceux qui continuent de théoriser l’abandon au F.N. des signifiants majeurs « France », « nation », drapeau tricolore, Marseillaise (que le PCF de Duclos et la CGT de Krazucki savaient encore unir) et, bien plus gravement, ceux qui, en sens inverse et en rupture de progressisme radical, en viennent à lorgner sur le FN en le présentant honteusement comme un parti de souveraineté nationale ALORS QUE LA LE PEN VIENT DE RALLIER OUVERTEMENT LA CONSTRUCTION EUROPEENNE et que ses experts économiques multiplient les œillades en direction du MEDEF. D’ailleurs, le PRCF qui avait le premier, bien avant que cette expression ne fût récupérée et dévoyée par le FN, l’idée d’UMPS, parle désormais d’ « U.M.-PEN-S », tant Sarko-Estrosi-Ciotti et Cie chassent sur les terres répugnantes de la xénophobie et tant, symétriquement, le FN multiplie les signaux négatifs pour les travailleurs sur les 35 h, la retraite à 60 ans, le Code du travail, sans parler des déclarations de MLP sur la « perspective de rester dans l’UE si celle-ci nous rend notre souveraineté » (et si l’OTAN adhère au Secours populaire, pendant qu’on y est ?).

 

En un mot, cessons de pratiquer le paralysant « optimisme de l’intelligence, pessimisme de la volonté » en racontant qu’il n’y a pas de fascisation, que le FN n’a rien de fascisant, qu’il y a une différence de nature infranchissable entre FN et UMP, que « l’Europe est à nous », que Hollande défend de gentils démocrates en Syrie… et autres naïvetés suicidaires :
PASSONS plutôt à l’ETAT D’URGENCE

DES ORGANISATIONS ET DES MILITANTS FRANCHEMENT PROGRESSISTES

 

Organisations progressistes (directions du PS exclues), politiques et syndicales, PCF, Parti de gauche, POI et POID, syndicats de lutte hors direction jaunâtre de la CFDT, défenseurs des libertés démocratiques, mouvements anti-impérialistes, rencontrons-nous sans exclusive et organisons rapidement des manifestations nationale et régionales tournées à la fois contre le F.N. et l’U.M.’ Pen en gestation, MAIS AUSSI contre Valls-MEDEF et l’ensemble des contre-réformes maastrichtiennes, contre l’euro-austérité, contre l’OTAN, sachant que le PRCF ne renoncera jamais dans ce cadre à faire entendre avec d’autres sa ligne des « quatre sorties » par la voie progressiste de l’euro, de l’UE et de l’OTAN. Il est encore temps de donner D’EN BAS, sans rien espérer des magouilles UMPS ou UM’ Pen, un grand coup d’arrêt populaire analogue à celui que portèrent en 1934/36 les dirigeants du PCF et de la CGTU quand ils portèrent l’initiative, encouragée par l’Internationale communiste, du premier Front populaire antifasciste et patriotique qui stoppa la marche en avant des mouvements d’extrême droite. Portons à cette occasion une série de revendications unificatrices pour les libertés démocratiques, l’égalité sociale et civique, la fraternité entre les travailleurs et entre les peuples.

 

Organisations communistes, progressistes, démocratiques, patriotes républicains 100% anti-FN et 100% anti-UE, organisons ensemble très vite une table ronde nationale (et quand c’est possible, départementale ?) sur la sortie par la voie progressiste (nationalisations démocratiques, progrès social tous azimuts, relance du produire en France, lutte contre le tout-profit anti-environnemental, services publics, antiracisme, laïcité véritable, égalité des sexes, politique internationale de paix et de souveraineté, démocratie mettant le monde du travail au centre de la vie nationale et -  pour ce qui concerne les communistes, perspective du socialisme pour la France). Alors que le FN rallie l’euro et l’UE, plus que jamais il faut prendre très vite une initiative nationale VISIBLE et UNITAIRE avec trois principes politiques clairs et fédérateurs :

-plus aucune illusion sur la prétendue « réorientation de l’UE », il faut sortir au plus tôt, unilatéralement au besoin, de la prison des peuples européenne qui est en train d’enflammer la France !

-cordon sanitaire absolu à l’encontre du FN et de ceux qui lui trouvent d’éventuelles vertus : donc, défense des libertés démocratiques, dénonciation de la marche à l’Etat policier car le FN n’est que la pointe émergée du processus de fascisation  sur fond de criminalisation continentale du communisme historique.

-pour l’indépendance, la paix, la démocratie, le progrès social, la fraternité entre les travailleurs et entre les peuples, la reconstitution d’une vraie démocratie populaire dans notre pays malade de Maastricht, du grand capital et des pouvoirs liberticides successifs !

 

Le PRCF en appelle aussi publiquement, pour organiser cette initiative urgente, à des intellectuels progressistes comme F. Lordon, J. Ruffin, A. Bernier et bien d’autres personnalités antifascistes et eurocritiques, mais aussi aux journalistes du Monde diplo, etc. Car l’heure n’est plus aux seules analyses, aux seules dénonciations, elle est AUSSI à la construction urgente d’une alternative unitaire VISIBLE à la tempête réactionnaire qui menace notre pays. Ensemble, ASSUMONS NOS RESPONSABILITES, il est minuit moins cinq !

 

(1)Le meeting de la Libre Pensée organisé le 5 décembre au gymnase Japy à Paris pour défendre la loi de 1905 (séparation de l’Etat et des Eglises), et qui a accueilli plus de mille personnes, n’a eu droit à aucune protection policière tant soit peu visible… Pourtant, mille militants laïques réunis dans le 11ème de Paris auraient pu devenir une cible de choix pour les fanatiques ! Etat d’urgence pour défendre QUOI, la nation républicaine ou l’ordre capitalo-impérialiste ?

lundi 7 décembre 2015


Après la fuite en rase campagne de l'état-major PS, organisons partout des manifs anti-austérité, anti-Europe, anti-FN

Une première réaction du P.R.C.F. au vu des résultats du 1er tour des régionales (Paris, le 6 décembre: 22heures)

 

UN RESULTAT ANGOISSANT MAIS PREVISIBLE, UN SURSAUT POPULAIRE POSSIBLE ET URGENT !

 

Si l’on résume à grands traits les résultats des régionales, on constate

·       Même s’il y a un certain recul de l’abstention, le rejet populaire du théâtre d’ombres politiques français est massif et flagrant ; les forces politiques dominantes, du PS et des Verts au FN (qui vient de tomber le masque sur ce sujet) s’inscrivent dans la désastreuse « construction » euro-atlantique qui tue la France, l’emploi et les acquis sociaux ; ce rejet, cette colère sont tels qu’on ne saurait dire que le scrutin du 6 décembre a validé le découpage de la France en treize Euro-Länder dangereux pour l’unité territoriale de notre pays ; notons cependant que le score de certaines listes régionalistes, voire séparatistes, est inquiétant dans certaines régions ; au demeurant, qu’est-ce, démocratiquement parlant, qu’une élection qui s’est déroulée sous l’état d’urgence à rallonge avec interdiction des manifs populaires (par ex. celle de la Libre Pensée à Paris ce samedi), union nationale obligatoire, mise en veilleuse de la campagne électorale sous couvert d’union sacrée ? La France se dirige manifestement vers une « démocratie de basse intensité » dont se réclament de nombreuses officines idéologiques néolibérales et social-démocrates ;

·       On constate un recul général du PS, y compris dans son bastion historique du Nord, malgré l’appel déloyal au vote utile au détriment des autres partis se réclamant de la gauche ; les postures grandiloquentes et militaristes de Hollande n’ont pas fait oublier au peuple la désastreuse politique antinationale et euro-austéritaire du pouvoir ;

·       la reconquête possible par la droite d’une majorité de régions en vue d’utiliser ses nouvelles positions pour accentuer son offensive patronale et antisociale contre la Sécurité sociale, les retraites, les statuts de la fonction publique, le Code du Travail, le CDI, le SMIC, les minima sociaux, etc.

·       l’effacement, les divisions et l’invisibilité du Front de gauche, parfois éclaté en plusieurs listes dont certaines faisaient cause commune avec les euro-fédéralistes verts, et qui n’a apporté aucune clarification sur la question européenne, sur la contre-réforme territoriale, sans oublier l’attitude des parlementaires du PCF sur l’état d’urgence et sur la défense des libertés

·       l’inexistence électorale de pseudo-listes « révolutionnaires » qui contournent totalement la question européenne

·       et surtout, la nouvelle percée du FN qui, fort de son score très élevé en termes d’exprimés, peut aborder en    « pôle position » les prochaines échéances présidentielles et législatives et qui risque de diriger prochainement deux, voire trois euro-régions ; il s’agit là d’une nouvelle manifestation de cette euro-fascisation du pays dont le FN – qui multiplie ces derniers temps les déclarations rassurantes à l’endroit du MEDEF et de l’UE, et qui a honteusement exploité les attentats terroristes – est l’aile marchante, mais qu’accompagne l’orientation de plus en plus dictatoriale de l’UE (on l’a vu en Grèce) et le cap franchement anti-laïque, liberticide, policier, patronal, hyper-atlantique du gouvernement Valls. En particulier le résultat-fleuve obtenu dès le premier tour par le FN en PACA et en Nord-Pas-de-Calais-Picardie constitue un ultime coup de semonce à l’endroit de ceux qui ne veulent toujours pas comprendre à quel point il est urgent, vital même, de rendre visible au plus tôt une perspective unitaire antifasciste, patriotique et populaire de SORTIE de l’U.E., de l’euro et de l’OTAN sur la base d’orientations clairement progressistes.

 

Au second tour, le PRCF redoublera d’efforts pour détourner le maximum de voix ouvrières du vote dangereux, suicidaire même, en faveur du FN, ce parti faussement patriotique et faussement populaire, qui n’est qu’une roue de secours fascisante de l’UE, et que François Hollande risque fort de doter, avec ses projets constitutionnels antidémocratiques, des moyens légaux de la dictature ouverte.

Pas question non plus de soutenir les listes violemment antisociales de l’ex-UMP qui a constamment surenchéri sur le FN en matière de xénophobie et qui n’a d’autre but que de détruire le mouvement ouvrier.

Pas question pour autant de créditer en quoi que ce soit d’éventuelles listes UMPS dont le seul libellé fera le jeu du FN et dont l’orientation ne saurait être que très hostile au mouvement ouvrier, au syndicalisme de lutte et aux adversaires de l’UE dictatoriale. Le propos n’est pas d’arbitrer entre l’UMP et le PS là où ces deux forces seront en compétition au second tour pour cogérer l’euro-länderisation de la Nation. Là où le PS, éventuellement rejoint par les Verts et par le Front de gauche, sera seul face au FN, il lui faudra convaincre l’électorat populaire qu’il est réellement une force vraiment républicaine, ce que sa politique nationale dément hélas chaque jour...

 

Dans ce sombre climat, qu’ont dramatiquement aggravé les hideux massacres terroristes de Paris sur fond d’ingérences impérialistes et de politique néocoloniale débridée de Hollande (Afrique, Proche-Orient, Ukraine…), le PRCF appelle à une contre-offensive générale, « tous ensemble et en même temps » du monde du travail, pour un Front Antifasciste, Patriotique et Populaire permettant à la fois de combattre le FN et d’appeler la France à sortir par la voie progressiste de l’euro, de l’UE, de l’OTAN et du capitalisme dans la perspective du socialisme pour notre pays. Le PRCF continuera sa campagne de terrain pour convaincre les ouvriers de ne pas voter FN.

 

En outre, le PRCF adresse aux forces démocratiques politiques et syndicales deux propositions unitaires d’action et de débat :

·       dès le lendemain du second tour, rencontrons-nous, débattons, et surtout, co-organisons une manifestation nationale et/ou des manifestations régionales contre le FN, contre l’assassinat des libertés démocratiques, pour une politique étrangère française respectueuse du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, pour une lutte antiterroriste qui ne soit pas prétexte à matraquer le mouvement populaire, contre l’ensemble des contre-réformes Valls-MEDEF, pour la rupture de la France avec l’OTAN et avec la dictature européenne. C’est urgent, il faut rapidement un sursaut démocratique à l’égal de celui qui permit en 1934 au PCF de prendre la tête du premier Front antifasciste, populaire et patriotique. Il y va de l’honneur et du renouveau de notre pays, il y va de la vitalité de son mouvement ouvrier et démocratique actuellement en grave repli.

·       Le PRCF propose à tous ceux qui se prononcent pour une sortie de l’UE par la voie progressiste et clairement antifasciste d’organiser ensemble au plus tôt une table ronde nationale permettant de donner de la visibilité à l’alternative populaire, patriotique et antifasciste.

jeudi 3 décembre 2015


Une quinzaine de personnes issue du PRCF, du Snes et de la CGT (notamment cheminots) ont déposé une motion de soutien aux travailleurs et syndicalistes d'Air-France en sous-préfecture de Lens.
Reçue par le secrétaire général de la sous-préfecture, ces militants républicains et franchement communistes ont pu faire part de leur indignation sur le traitement subi par ces travailleurs, ont rappelé leur attachement à la République et dénoncé les politiques suicidaires menées au nom de l'Europe.


Sections de Lens, Bully-les-Mines, Liévin du PRCF

Motion de soutien aux travailleurs

et aux syndicalistes CGT d’Air-France



 

Les sections du bassin minier du PRCF réaffirment leur pleine solidarité aux travailleurs d’Air-France  forcés de comparaître devant un juge ce 2 décembre 2015 après avoir été, pour certains d’entre eux, licenciés sans indemnités.

Il est scandaleux que les autorités politiques, Premier Ministre en tête, aient osé parler à leur sujet de « voyous ». La bousculade qui a eu lieu dans les locaux d’Air-France à la suite de l’annonce d’un énième plan de suppressions d’emplois, de licenciements, de réduction des salaires et d’augmentation du temps de travail sans compensation salariale, n’est rien en comparaison de la violence de classe que subissent au quotidien ces travailleurs de la part de leur direction et du gouvernement actionnaire, sans parler des campagnes de harcèlement médiatique qui visent à diviser les salariés d’Air-France dans le cadre d’une politique cynique du « diviser pour régner ». Si le gouvernement veut vraiment réprimer des voyous avérés et pire encore, des traîtres à la nation, qu’il s’en prenne plutôt aux grands actionnaires du CAC-40 qui ont brisé le « produire en France » et aux grandes fortunes qui exportent des milliards d’euros, issus du travail d’autrui, dans les paradis fiscaux tout en réclamant plus d’austérité pour les travailleurs, pour la Sécu et pour les services publics.

Le PRCF dénonce aussi la politique de privatisation d’Air-France qu’a menée naguère le gouvernement de la « gauche plurielle », soi-disant pour « sauver Air-France » et lui « apporter de l’argent frais » (dixit l’ex-ministre « communiste » Gayssot). On voit une fois de plus que les reculades consenties soi-disant par « réalisme » et par « pragmatisme » ne conduisent qu’à de nouvelles régressions tout en semant le désarroi et la perte de repères chez les travailleurs.

Plus en amont encore, le PRCF met radicalement en cause l’Union européenne qui se définit elle-même comme « une économie de marché ouverte sur le monde où la concurrence est libre et non faussée » en interdisant toute alternative politique. Cette énorme violence totalitaire du néolibéralisme européen, soutenu à la fois par le PS et par l’ex-UMP, aboutit à détruire ou à dénaturer toutes les compagnies nationalisées, d’Air-France à EDF-GDF en passant par la SNCF, en faisant le jeu des compagnies dites « low coast », des sous-traitants, de tous ceux qui n’ont en tête que de maximiser leurs profits en cassant les salaires, la sécurité des usagers et les conditions de travail. Elle aboutit aussi à détruire la langue nationale au profit du tout-anglais comme on le voit désormais, d’Air-France (devenu Airfrance, « the France in the air ») à l’EDF en passant par Orange (ex-France-Télécom) où non seulement les plans de casse sociale sont nommés en anglais, mais où toute la publicité effectuée sur le sol français est elle-même libellée dans cette langue au mépris des citoyens et des travailleurs de notre pays.

Plus que jamais, alors que de gravissimes attaques convergent dans notre pays contre les libertés syndicales et civiques, le PRCF réaffirme son engagement aux côtés des travailleurs d’Air-France et, plus généralement, de tous ceux qui luttent pour préserver les acquis du Conseil National de la Résistance, pour le tous ensemble des travailleurs et des démocrates contre l’ensemble des contre-réformes maastrichtiennes, pour la sortie unilatérale de la France de l’euro et de l’UE dont la nature foncièrement antisociale et antinationale interdit d’envisager sa transformation en « Europe sociale, pacifique et démocratique ».

 

Non à tous les licenciements à Air-France, levée de toutes les sanctions internes à l’entreprise, levée de toutes les poursuites judiciaires, honneur aux syndicalistes qui se battent courageusement pour toute la classe ouvrière, pour le produire en France, pour une République française sociale, souveraine et fraternelle.

Lens, 2 décembre 2015