25 Décembre 1920 / 25 Décembre 2015 :
95ème anniversaire du Congrès de Tours
(fondation du PCF-SFIC)
Déclaration du secrétariat politique national du
POLE DE RENAISSANCE COMMUNISTE en FRANCE
C’est à la toute
fin du mois de décembre 1920 que, sous l’impulsion de Marcel Cachin et de Paul
Vaillant-Couturier et du Comité pour l’adhésion à la IIIème Internationale, la
majorité des délégués du Parti socialiste SFIO fonda de fait le PCF en décidant
d’affilier le parti à l’Internationale Communiste (représentée à Tours par
Clara Zetkin).
S’affranchir de la tutelle social-démocrate
Rompant avec les pratiques délétères de
la SFIO – qui avaient trahi ses mandats internationalistes en appelant à
l’union sacrée en 1914 – les ouvriers français les plus avancés décidaient de
se doter d’un vrai parti de classe et d’avant-garde, d’un parti discipliné régi
par le centralisme démocratique, d’un parti où les élus seraient subordonnés à
l’organisation de classe et non l’inverse, d’un parti anti-impérialiste et
anticolonialiste, d’un parti engagé dans les luttes ouvrières, présent dans les
entreprises et faisant le lien entre les revendications quotidiennes et le but
final des communistes : la révolution socialiste, la dictature du prolétariat
et la marche au communisme, cette société sans classes dans laquelle « le
développement de chacun est la clé du développement de tous » selon laa forte
expression de Marx et d’Engels.
Unir la classe ouvrière, rassembler le peuple
français contre les monopoles capitalistes
Violemment combattue par la réaction,
par le patronat et par la SFIO-maintenue regroupée autour de ses « grands élus
», la jeune Section Française de l’Internationale Communiste (SFIC) dut
rapidement affronter la répression. Elle fut également tentée initialement par
ces « maladies infantiles du communisme » que sont, selon Lénine, le sectarisme
et le dogmatisme. Pourtant, sous l’impulsion de Marcel Cachin et de Pierre
Sémard, avec le renfort de syndicalistes de classe comme Lucien Midol et Gaston
Monmousseau, le jeune parti communiste français « fit ses classes », c’est le
cas de le dire. L’arrivée à la tête du Parti d’un courant réellement ouvrier et
populaire représenté par Maurice Thorez, Jacques Duclos et Benoît Frachon,
l’éviction du courant sectaire incarné par le groupe Barbé-Celor, permirent au
très dynamique PCF de prendre la tête des luttes pour « le pain, la paix et la
liberté » tout en se portant aux avant-postes de la lutte antifasciste. Malgré l’opposition
des sectaires et des trotskistes qui, hier comme aujourd’hui, ont toujours
sottement opposé la nation à classe ouvrière, c’est sous les plis mêlés du
drapeau rouge et du drapeau tricolore (discours historique de Duclos en 1935
lors du premier meeting du Front populaire au stade Buffalo), c’est aux accents
conjoints de la Marseillaise et de l’Internationale que les militants
communistes et les syndicalistes de classe de la CGTU – dont les militants
prirent bientôt la tête de la CGT réunifiée – conduisirent la grande offensive
ouvrière, antifasciste et patriotique de 1934-36 qui stoppa net les amis
français de Hitler, Franco et Mussolini dont les émules, soutenus par les
élites patronales, étaient au pouvoir ou à ses portes dans presque toute l’Europe.
En 1935, le secrétaire général de l’Internationale communiste, ce Georges
Dimitrov qui venait de ridiculiser Göring au Procès dit « des incendiaires du
Reichstag », félicita Maurice Thorez et le PCF pour leur contribution centrale
à l’élaboration de la stratégie de classe et de masse du Front populaire,
antifasciste, et patriotique, ce prolongement créateur de la ligne léniniste de
Front unique ouvrier. Dimitrov appela même à cette occasion les communistes
français à ne pas abandonner Jeanne d’Arc et l’histoire de France aux
fascistes.
C’est sur les bases de principe de cette
ligne de classe et de masse que, pendant la Seconde Guerre mondiale et par la
suite, l’URSS, victorieuse de Stalingrad à Berlin, sut fédérer la grande
coalition mondiale qui isola et terrassa le Reich. C’est sur ces bases de
principe que l’I.C. et le PCF jouèrent un rôle moteur dans la formation des
Brigades internationales d’Espagne et qu’en France, en prenant appui sur
l’engagement des FTPF et des FTP-MOI, le PCF forgea le Front National de Lutte
pour la Liberté et pour l’Indépendance de la France sans lequel la formation du
Conseil National de la Résistance et l’adoption de son programme Les Jours
Heureux eût été impensable. C’est sur ces bases ouvrières et patriotiques que
les ministres franchement communistes de 1945-47, les Thorez, Ambroise Croizat,
François Billoux, Marcel Paul, Laurent Casanova, Henri Wallon, etc. mirent en
place les plus grandes avancées sociales et démocratiques de toute notre
histoire en appliquant le programme du CNR intitulé Les Jours heureux :
Sécurité sociale, retraites par répartition, conventions collectives, statut du
mineur, statut du fonctionnaire, comités d’entreprise, nationalisations
démocratiques (Renault, EDF, etc.), remise sur pied de la Recherche publique et
de l’Education nationale, justice des mineurs, etc.
C’est encore en application de cette
ligne de large rassemblement du peuple français autour de la classe ouvrière et
CONTRE les monopoles capitalistes que le PCF d’après-guerre, malgré le
pilonnage anticommuniste et antisoviétique qui allait accompagner la guerre
froide, les guerres coloniales et la répression anti-« rouges » en France, sut
longtemps rester le premier parti de France : ce parti qui, de loin, était le
premier dans les usines, les champs et les chantiers, n’attirait pas moins
alors les plus grands intellectuels de l’époque : les Joliot-Curie, Langevin,
Aragon, Elsa Triolet, Eluard, Léger, Lurçat, Picasso, Vilar, etc. Non sans
erreurs parfois – mais seuls les donneurs de leçons du gauchisme et du «
marxisme-léninisme » de salon n’en font jamais puisqu’ils ne font jamais RIEN –
le PCF sut prendre appui sur le matérialisme dialectique en philosophie, sur le
marxisme-léninisme en politique, pour défendre du même pas l’indépendance
nationale française (menacée par la construction de l’Europe atlantique, de
l’OTAN et de la « Communauté européenne de défense »), le droit des peuples «
coloniaux » à l’émancipation nationale (« un peuple qui en opprime d’autres ne
saurait être libre », Engels), la paix mondiale soumise au chantage
exterminateur de l’impérialisme américain exterminateur d’Hiroshima et de la
Corée. Avec la CGT de classe et de masse qui tenait alors tête au grand
patronat, avec les mairies communistes et ouvrières qui multipliaient les actes
émancipateurs et innovants, le PCF et la Jeunesse communiste, tous deux alliés
au camp socialiste élargi après 1945, constituèrent très longtemps un point
d’appui solide pour le camp du travail, du progrès social et de la souveraineté
des peuples. Même après que les abandons révisionnistes officialisés dans les
années 70 eurent gravement affaibli la résistance idéologique du PCF, le parti
dirigé par G. Marchais était encore capable en 1992 de mener une campagne de
masse contre le Traité de Maastricht, lequel ne s’imposa que d’un cheveu, au
prix de la coalition antinationale de Mitterrand et de Chirac et grâce à
l’opportun renfort abstentionniste de certains groupes « révolutionnaires » qui
trouvent dégradant de défendre l’indépendance de la nation…
La « mutation
»-dénaturation, ou la preuve a contrario de la nécessité d’un vrai parti
communiste en France
On mesure a contrario ce qu’apportait à
la nation laborieuse l’ancien PCF marxiste, prolétarien et patriote quand on
voit ce que la mutation social-démocrate de ce parti, qui fit suite aux dérives
eurocommunistes des années 70, a détruit et qui n’est plus aujourd’hui que la
section hexagonale du Parti de la Gauche Européenne, cet appendice de la
social-eurocratie. Privés d’un vrai parti communiste tourné vers la classe
ouvrière et analysant la société sur la base scientifique du marxisme, le
mouvement ouvrier traverse aujourd’hui l’une des périodes les plus dépressives
de son histoire ; il devient la proie facile du paralysant européisme social-démocrate
qui empêche toute riposte d’ensemble aux contre-réformes maastrichtiennes mises
en œuvre par les gouvernements successifs. Alors que des millions d’ouvriers du
privé sont, ont été ou risquent d’être socialement déclassés et relégués par les
délocalisations, alors que les travailleurs des services publics sont
quotidiennement humiliés et mis hors d’état d’accomplir leur mission
républicaine par les gouvernements maastrichtiens, alors que les paysans
travailleurs vivent dans l’angoisse du lendemain, comme nombre d’artisans et d’
« auto-entrepreneurs » - ces nouveaux prolétaires dépourvus de droit sociaux –
comment la masse des travailleurs peut-elle recevoir le babillage de Pierre
Laurent, le Tsipras français, qui « dialogue » avec le MEDEF, qui appelle à «
réorientier l’euro dans un sens progressiste » (et bientôt, l’OTAN dans un sens
pacifique, comme osait en rêver feu Enrico Berlinguer !), qui rejoint
systématiquement les listes du PS « hollandien » au second tour et qui masque
la nature de classe impérialiste de l’UE/OTAN en berçant le peuple d’illusions
sur la future « Europe sociale, démocratique et pacifique » ? Quand le PCF
parachève sa dérive social-démocrate (« mutation », « métamorphose », etc.
n’ont aucune autre signification de classe !), comment s’étonner que le PS –
qui n’a jamais demandé que ça ! – dérive à son tour vers la droite libérale (et
pire, vers certaines formes de social-fascisation, comme on le voit avec la
constitutionnalisation en vue de l’état d’urgence) et que l’ex-UMP aiguillonnée
par Sarkozy tende à fusionner idéologiquement avec le FN, principal
bénéficiaire, avec les extrêmes droites communautaristes et
régional-séparatistes de la dérive générale à droite de l’arc politique
français ?
Dialectique de
la renaissance communiste et de la contre-offensive populaire
A nouveau, face à l’euro-dissolution «
bleu mariale » de la France dans l’UE, face à la vague brun-bleu marine qui
gronde, face à une UE de plus en plus dictatoriale, face à un impérialisme «
transatlantique » de plus en plus prédateur et irresponsable, face aux
créatures échappées de cet impérialisme que sont les assassins néonazis
d’Ukraine et les barbares absolus de Daesh,
il faut à nouveau JETER L’ANCRE ROUGE dans le monde comme en France.
Avec le PRCF, qui s’honore d’être ou d’avoir été soutenu par les plus grands
noms de la Résistance antifasciste, de l’anticolonialisme et du syndicalisme de
classe, et qui perce de plus en plus dans la jeunesse, donnons un coup d’arrêt
à ces dérives mortelles.
Unissons dans l’action, et non dans des
parlotes néo-mutantes, les militants franchement communistes où qu’ils soient
organisés. Aidons le syndicalisme de lutte à se fédérer « en bas » pour faire le poids face aux états-majors euro-complaisants.
Construisons l’Alliance Rouge-Marianne de tous les progressistes qui refusent à la fois l’U.M.’ Pen en gestation et l’euro-désintégration de notre pays. Appelons notre peuple à sortir la France, par la voie progressiste, de l’euro, de l’UE, de l’OTAN et du capitalisme sur la base d’un Front Antifasciste, Patriotique et Populaire.
Soutenons tous les peuples en lutte pour la paix, l’indépendance nationale et la coopération internationale, pour le socialisme, y compris et surtout contre « notre » propre impérialisme particulièrement agressif, revanchard, prédateur… et destructeur du peuple français lui-même !
Construisons au présent, dans les actes et pas dans les auto-proclamations dérisoires, les conditions d’un futur Congrès de Tours ralliant tous les communistes, membres ou pas du PCF, les séparant des réformistes et les agrégeant à la classe ouvrière militante pour que notre peuple puisse reprendre sa marche historique interrompue vers le progrès social, vers l’indépendance nationale, la démocratie, la paix et le socialisme.
Le secrétariat politique national du PRCF :
Léon Landini, Pierre Pranchère, Jean-Pierre Hemmen, Georges Gastaud, Vincent
Flament, Benoît Foucambert, Jo Hernandez, Antoine Manessis, Annette
Mateu-Casado, Bernard Parquet, Jany Sanfelieu.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire