samedi 16 février 2013

Mise au point du PRCF concernant une déclaration de l’URCF

Mise au point du PRCF concernant une déclaration de l’URCF à propos du 70ème anniversaire de la victoire de Stalingrad

Union, action des vrais communistes ! Union, action des patriotes républicains ! Union, action des internationalistes et des anti-impérialistes !

Après le grand succès unitaire du meeting de Stalingrad le 2 décembre dernier, succès dans lequel le PRCF a joué un rôle initiateur et  déterminant à côté d’autres mouvements et personnalités communistes et non communistes, l’heure n’est pas aux polémiques subalternes. L’heure est à l’union des communistes pour combattre la criminalisation de l’URSS et du communisme historique, elle est au rassemblement des patriotes républicains pour défendre les acquis du CNR contre les agissements du nouveau Reich impérialiste qui se dissimule derrière les mots « Union européenne ».

C’est pourquoi le PRCF avait décidé de ne pas s’exprimer au sujet de l’évènement de stature modeste que constitue le boycott par l’URCF du rassemblement du 2 février place de Stalingrad. Les dirigeants de l’URCF allèguent en effet pour justifier leur absence désolante le fait que les deux personnes déléguées par l’URCF à ce meeting y auraient découvert sur place la présence de représentants de l’ambassade russe (et aussi - pourquoi le communiqué de l’URCF n’en dit-il mot ? – des représentants des ambassades de Biélorussie, du Kazakhstan, d’Arménie, du Turkménistan, d’Ouzbékistan et de la République de Cuba). Les accusations lancées publiquement contre le PRCF pour justifier la dérobade de la direction de l’URCF nous amènent à la mise au point ci-dessous.



Il est d’abord stupéfiant que les deux représentants de l’URCF prétendent avoir appris sur place la présence d’officiels russes : pourtant, pas un participant au meeting ne pouvait ignorer cette présence ; déjà, cinq ans plus tôt, le PRCF avait célébré Stalingrad avec des représentants de la Russie, de la Biélorussie et de Cuba. Il est encore plus stupéfiant que les dirigeants de l’URCF – qui n’ont pu empêcher la présence enthousiaste à la manifestation de militants de leur organisation (ceux-ci ne cachaient pas leur mécontentement à propos de l’attitude négative de leur direction) - aient décidé de se retirer d’un meeting auxquels ils avaient, paraît-il, décidé de prendre la parole… alors même qu’ils n’avaient apporté aucune signature à l’appel convoquant le 2 février ni à la campagne précédant le meeting : pour se retirer de quelque chose, encore faut-il en être ou en avoir été ! Et hélas, l’URCF n’a rien fait pour ce meeting et son seul apport est de tenter piteusement de le dénigrer a posteriori.

Les arguties de l’URCF sont pas ailleurs inconsistantes sur le fond et elles ont par avance été rejetées par les groupes communistes et patriotiques français et étrangers nombreux qui ont soutenu le meeting en allant à l’essentiel : la nécessité qu’à l’appel des communistes, et notamment, des plus hautes figures de la résistance communiste armée française membres ou pas du PRCF, le peuple français puisse rendre hommage à la bataille décisive par laquelle l’Armée rouge a brisé la Wehrmacht nazie. C’est en effet la victoire de Stalingrad qui a conduit les USA à ouvrir le « second front » ; c’est aussi le « tournant de Stalingrad » qui a permis que soit ultérieurement signé en France le programme du CNR sur les acquis duquel nous prenons encore appui pour combattre le MEDEF, l’euro-austérité et la politique du gouvernement Ayrault.

Par ailleurs, revenait-il aux militants communistes français d’exclure par avance de ce rassemblement l’ambassade de Russie qui, jusqu’à preuve du contraire, ne représente pas en France un régime mais un pays ? D’autant que tous les participants au meeting ont pu remarquer qu’à aucun moment, l’attitude du PRCF n’aura été de baisser la barre sur la gratitude due à l’Armée rouge comme telle, au drapeau rouge frappé de la faucille et du marteau – omniprésent à la tribune du meeting comme dans la foule - , à l’Union soviétique, au régime socialiste et à son principal dirigeant de l’époque, Joseph Staline. Au contraire, notre camarade G. Gastaud, qui a conclu le meeting, a rappelé devant l’ensemble des participants français, russes, algériens du PADS, grecs du KKE, espagnols, italiens, etc., que la Grande Guerre Patriotique avait soudé en un seul bloc le patriotisme soviétique et la défense de la révolution socialiste avec au premier rang les bolcheviks et les jeunes militants du Komsomol.

Au demeurant l’affiche du PRCF appelant au meeting a eu l’honneur de passer à la Une de la Pravda le 3 février et nos camarades russes n’ont pas commis la faute politique de bouder la célébration officielle de Stalingrad dans leur pays ; ils ont au contraire investi l’évènement, exigé et partiellement obtenu des autorités que la ville-héros de Volgograd porte à nouveau plusieurs fois par an  le nom qu’elle portait en 1943 .

En France Stalingrad appartient au premier chef aux anciens Résistants, et spécialement aux anciens FTPF et FTP-MOI qui ont joué un rôle central dans la préparation du meeting du 2 février autour de nos camarades Pranchère, ancien maquisard de Corrèze et Landini, figure de proue des anciens FTP-MOI. Ces camarades n’ont pas, que l’on sache, de leçons de solidarité internationaliste à recevoir de la part d’une organisation qui, à notre connaissance, n’a rien organisé à l’occasion du 70ème anniversaire de Stalingrad, et qui devrait en conséquence avoir la modestie de s’appliquer à elle-même le principe « la critique est aisée mais l’art est difficile »…

Quant au pathos au sujet des camarades des pays de l’est emprisonnés, l’accusation de l’URCF à l’encontre du PRCF est ridicule : qui ignore l’engagement sans faille depuis vingt ans des fondateurs du PRCF dans la solidarité internationale avec les communistes des pays de l’est, y compris ceux des ex-Républiques soviétiques où le communisme est persécuté ? Au meeting même, toute l’allocution d'un autre camarade visait d’ailleurs à dénoncer la chasse aux sorcières à l’est sans mettre une seconde la solidarité de classe au second plan !

Ne parlons pas du couplet antimilitariste de l’URCF contre l’armée russe. Certes celle-ci est une armée de classe mais – tant pis pour ceux qui ignorent l’existence des contradictions dans l’histoire – l’armée russe actuelle est aussi celle sans laquelle aujourd’hui, la Syrie, l’Iran et d’autres pays seraient déjà envahis par l’OTAN. Est-il si difficile de comprendre que les communistes français sont à la fois solidaires des communistes russes contre toute forme de répression réactionnaire et solidaires de tous les peuples, y compris bien entendu du grand peuple russe, dont l’indépendance et l’intégrité territoriale sont menacés par l’impérialisme occidental avec notamment le projet états-unien de « bouclier » antimissiles ?

La mémoire du 2 février 1943, et à sa suite celle du CNR, dont les bases politiques et sociales doivent tant au PCF clandestin, n’ont que faire du sectarisme et du culte dogmatique de l’isolement.
A l’heure où la direction mutée du PCF abandonne la faucille et le marteau pour rallier pleinement l’UE et le Parti de la Gauche Européenne, le PRCF est fier de son engagement total le 2 février 2013 autour des deux drapeaux qu’honorèrent ensemble le Front populaire et la Résistance communiste : le drapeau tricolore des FTP et le drapeau rouge qui flotta le 2 février sur Stalingrad avant de flotter deux ans plus tard sur le Reichstag.

A nouveau, le PRCF remercie et félicite les organisations communistes et non communistes qui, sans nécessairement partager toute l’approche historique du PRCF, ont fait preuve de largeur de vue en comprenant que leur place était sur la place de Stalingrad le 2 février, que l’occasion était belle de braver la neige à plus de 500 personnes malgré la censure de la grande presse française, y compris celle de" L’ Humanité".

Car le 2 février ne sera pas seulement une date pour la mémoire communiste, en particulier pour la mise en cause de l’amalgame scandaleux qu’entretiennent les manuels scolaires entre le Troisième Reich et l’URSS – laquelle perdit près de 30 millions des siens pour battre l’ exterminisme nazi : le meeting parisien du 70ème anniversaire de Stalingrad restera une date importante pour l’unité d’action des communistes fidèles à la faucille et au marteau, pour l’union des patriotes contre le nouveau Reich européen, pour la contre-offensive de toutes les forces hostiles à la réhabilitation doucereuse du fascisme dont l’antisoviétisme à retardement constitue l’aliment permanent.
Le secrétariat national du PRCF, le 13 février 2013.

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