LES COMMUNISTES ET L'ECOLOGIE
Déclaration du secrétariat politique
national du PRCF- Paris le 21 août 2017.
« Si la nature
destructrice du capitalisme fait obstacle, alors luttons contre elle et
forçons-la à nous obéir ; n’attendons pas le bras croisés la mort de l’humanité
! ».
Hugo Chavez, discours prononcé au Sommet de
Copenhague, décembre 2009
.
Périodiquement – et c'est là chose saine et foncièrement démocratique –, les revues du PRCF, I.C. ou Etincelles sont le théâtre d’âpres (mais fraternels) débats entre des camarades qui dénoncent les tendances exterministes du capitalisme en matière d'environnement, et les camarades qui refusent ce que, à tort ou à raison, ils ressentent comme une forme d'intégrisme environnemental, voire de « boboïsme » écolo étranger à la classe ouvrière.
Périodiquement – et c'est là chose saine et foncièrement démocratique –, les revues du PRCF, I.C. ou Etincelles sont le théâtre d’âpres (mais fraternels) débats entre des camarades qui dénoncent les tendances exterministes du capitalisme en matière d'environnement, et les camarades qui refusent ce que, à tort ou à raison, ils ressentent comme une forme d'intégrisme environnemental, voire de « boboïsme » écolo étranger à la classe ouvrière.
Bien entendu, le PRCF doit
refuser tout ce qui, chez certains écolos petit-bourgeois, vise à condamner en
soi le progrès scientifique et technique, à idéaliser de manière néo-païenne
une « nature » mythique antérieure à l'intervention humaine, à dénigrer l'homme
en tant que « prédateur irresponsable », à faire fi des conditions de vie
réelle des travailleurs, et notamment des plus exploités d’entre eux. Ces
derniers ne doivent certes pas « payer la double peine » en étant à la fois
atteints dans leur santé par les conditions de travail, de vie et de
consommation (nourriture malsaine, transports individuels ou collectifs de
basse qualité, habitat dépersonnalisant, etc.) imposés par le capitalisme
et culpabilisés à propos de leur mode de consommation (prescrit par leur faible
pouvoir d'achat, par leur éloignement des centres-villes, par leurs conditions
de travail, par leur absence de perspectives individuelles épanouissantes...).
Quand par exemple les grandes « métropoles » s'ingénient à interdire les
vieilles voitures, à instituer des péages routiers (ou à augmenter sans fin le
prix du stationnement, ce qui institue un cens de stationnement anti-pauvres),
et que, dans le même temps, les gouvernants maastrichtiens ferment les yeux sur
la croissance exponentielle du transport aérien « low coast » (car la pollution
linguistique accompagne toujours la pollution atmosphérique !) ou sur
celle du transport maritime de conteneurs (ce transport de marchandises vers la
France pollue plus à lui seul que tous les véhicules particuliers diésel
circulant sur le territoire !), le PRCF se doit de dénoncer la nature
anti-prolétarienne de ces mesures, surtout quand elles sont mises en place sans
aucune contrepartie (transports publics, parkings gratuits à l’entrée des
villes, navettes gratuites…). Même s'il est sain que l'humanité s'interroge
sérieusement sur l'équilibre entre nourritures carnées et aliments d'origine
végétale, il n'est pas question non plus de culpabiliser les éleveurs alors
même qu'il faudrait d'abord – ce qu'interdit de fait la « concurrence libre et
non faussée » bruxelloise – procéder à un abattage local des animaux de
boucherie dans des conditions tout simplement légales et cela, après les avoir
élevés dans des conditions optimales, avec une nourriture saine, en plein air
et avec de l’espace. Pas question non plus d'abonder unilatéralement les
campagnes incessantes contre l'industrie nucléaire civile alors que la majorité
des écolos en titre ferment les yeux sur l'énorme course aux armes nucléaires
réenclenchée par Trump ET par Obama et alors que, là encore, le B.A.-BA du
souci environnemental devrait être de rendre à la nation la maîtrise totale sur
EDF-GDF (« Engie »), d'en finir avec le principe irresponsable de la
sous-traitance dans l'entretien des centrales nucléaires, de faire en sorte que
l'implantation des énergies renouvelables se fasse dans l'intérêt du peuple et
non dans celui des fabricants privés d'éoliennes – et il faut ajouter là qu’il
s’agit aussi d’en finir avec ces baisses des dotations de l’Etat aux
collectivités territoriales car, souvent, celles-ci n’acceptent de couvrir leur
territoire d’éoliennes (qui polluent les paysages) que pour faire entrer un peu
d’argent dans les caisses communales de façon à pourvoir aux investissements
indispensables (mais qu’adviendra-t-il des tonnes de béton qui ont remplacé la
terre, des mats et des pales quand ils seront en bout de course?). Etc.
Pour autant, ne perdons
pas de vue la ligne générale, stratégique, de notre action fondamentalement
communiste et anti-exterministe pour l’environnement. S’il est vrai que
l'impérialisme-capitalisme moderne est un exterminisme, c'est-à-dire que le
maintien du capitalisme, devenu depuis longtemps antinomique des besoins de
l'humanité en matière de développement harmonieux, mène à la destruction de
l'humain et de son environnement, s’il est exact que « le capitalisme
n'engendre la richesse qu'en épuisant ses deux sources, la Terre et le travailleur
» (Marx), alors nous, militants franchement communistes, devons être les
premiers à porter une grande campagne de classe contre l'irresponsabilité
écologique d'un mode de production et de consommation, le capitalisme, qui
détruit l’environnement aussi sûrement qu'il enfante sans cesse la fascisation
politique et la marche aux guerres mondiales sans limites. Comme l’avait
ironiquement signalé Hugo Chavez, « si le
climat était une banque, ils (les grands Etats impérialistes) l’auraient déjà sauvé »… C'est pourquoi
les camarades qui nous alertent sur les menaces du capitalisme en matière
environnementale doivent être encouragés sur le fond, même si naturellement, il
peut aussi y avoir des critiques ou des réserves sur tel ou tel aspect de leur
réflexion. Le PRCF est favorable à un Front Antifasciste, Patriotique,
Pacifique, Populaire et ECOLOGIQUE, et le « E » final de notre « FR.APPE ! »
n'est certainement pas un e muet !
Concrètement, cela
signifie que, tout en discutant à fond sur les mesures que le capitalisme et
ses institutions proposent en permanence – non pour réguler la crise
environnementale explosive qu'ils provoquent, mais pour la gérer au profit du
système qu’ils nous imposent comme à tous les peuples du monde –, il faut
sans cesse réfuter l'idée du « capitalisme vert ». Fidel Castro, qui fut un
pionnier « rouge » de l'écologie humaniste n'a cessé d'y insister, c'est contre
le capitalisme et l'impérialisme qu'il faudra sauver l'environnement, non avec
eux et par eux. Et comme l’avait dit Chavez à Copenhague en paraphrasant
Bolivar, « si la nature destructrice du
capitalisme fait obstacle, alors luttons contre elle et forçons-la à nous obéir
; n’attendons pas le bras croisés la mort de l’humanité ! ».
Mais outre cet aspect de principe, rien n'interdit au
PRCF et à ses organisations locales de mettre en place une campagne de terrain
pour le transport en commun ferroviaire, que Macron et Cie s'efforcent de
casser au profit du transport routier avec le double objectif de déstabiliser
la résistance cheminote et de développer encore et encore le camionnage « low
coast », frère de lait du camionnage international qui accompagne la casse du «
produire en France » et la montée en puissance de la production « à flux tendus
» totalement dérégulée. Avec les usagers de la SNCF, avec les cheminots, il y a
du grain à moudre pour sauver la SNCF, redévelopper la RATP, associer les
travailleurs de l'Equipement qui s'occupent de sécuriser les routes et de
développer les trams, etc., et faire le lien entre les luttes sociales et les
luttes environnementales. Et bien sûr il ne faut rien lâcher de notre volonté
de ré-industrialisation du pays (et de tous les pays car chacun doit
produire – industrie ou agriculture, d’ailleurs – ce qu’il peut produire chez
lui, pour commercer de façon mutuellement avantageuse avec les autres) car
toutes ces délocalisations capitalistes contribuent à la misère des uns comme
des autres et aux diverses pollutions dénoncées à juste titre par beaucoup. Il
faut aussi dénoncer plus fortement l’UE et sa politique agricole entièrement au
service des monopoles de l’agro-alimentaire. Car cette politique, qui conduit
régulièrement à des scandales alimentaires et à la ruine de très nombreux
petits paysans et artisans pêcheurs, est à la fois nocive pour les petits et
moyens producteurs, pour les salariés, pour la santé publique et pour
l’environnement.
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