Jean-Paul Decourcelles, tel qu’en lui-même enfin…

Ancien secrétaire du PCF-62 et ex-secrétaire de la section de Lens de ce parti, Jean-Paul Decourcelles s’est signalé dans les années 90 par son soutien acharné à la direction nationale du PCF (alors personnifiée par Robert Hue) et par son opposition résolue à l’écrasante majorité de la fédération du Pas-de-Calais.

Partisan de la « mutation » social-démocrate qui depuis cette époque, a gravement dénaturé le PCF en l’enchaînant au gouvernement maastrichtien de Jospin, Decourcelles a combattu la seule fédération ouvrière qui tentait alors, en alliance avec la Coordination communiste du PCF, de préserver les fondamentaux marxistes, prolétariens et anti-Maastricht du PCF. A tous les communistes qui prédisaient à J.-P. Decourcelles qu’il finirait au PS (et pourquoi d’ailleurs s’arrêter en si bon chemin dans la dérive droitière ? c’est le premier pas qui coûte !), Decourcelles jurait ses grands dieux qu’il resterait communiste et qu’il voulait seulement, avec ses amis mutants, « rénover » le parti communiste.

Depuis cette période, Robert Hue a quitté le PCF, qu’il a d’abord entraîné dans la déchéance mutante (nul n’a oublié le score de 3% des voix obtenu par Hue aux présidentielles de 2002), ni son appui constant au gouvernement privatiseur et « euro-constructif » de Jospin.


Aujourd’hui, R. Hue, que plus personne ne respecte dans son ancien camp, a pris position pour les listes socialistes à plus d’une élection. Au premier tour, des présidentielles, il a même appelé à voter Hollande. Mais le PS étant très ingrat, et Hue ne représentant plus rien et n’étant pas le seul à satisfaire, il n’y a pas eu de place pour lui dans le gouvernement Ayrault…

Evoluant d’une manière parallèle à son mentor, J.-P. Decourcelles n’a rien trouvé de mieux pour sa part que de se faire élire sur la liste Delcourt (PS) aux dernières municipales – alors qu’il y avait deux listes se réclamant du communisme à Lens. Il s’était alors fait élire sous l’étiquette, inventée pour l’occasion, « Un nouveau communisme », où le seul mot juste était « un ». Mais qu’importe, l’essentiel étant de tenter de rallier des voix communistes au PS…

En récompense de ce brillant ralliement J.-P. Decourcelles est devenu un adjoint au maire zélé. L’ex- « nouveau communiste » était même chargé de « vendre » récemment au conseil municipal, non pas la défense du produire en France massacré à Lens (après Dumeste, Synavi-nord, au tour de Durisotti !) – mais celle du… stationnement payant, cette grande mesure d’aide à la classe ouvrière lensoise ! Merci pour les salariés du centre-ville et pour les résidents.

La Voix du nord nous apprend que Decourcelles vient d’intégrer officiellement le PS. Moins une révélation, à vrai dire, qu’une régularisation… qui donne pleinement raison aux adversaires communistes de Decourcelles dans les années 90.

Et une confirmation de ce que le PRCF a toujours affirmé : la mutation – rebaptisée métamorphose tant le mot mutation est discrédité – mène tout droit au reniement du communisme et au congrès de Tours à l’envers, c’est-à-dire à l’annexion des ex-communistes « mutés » par la social-démocratie, actuellement en charge des basses besognes austéritaires de l’Europe du capital. Ainsi finissent, l’un après l’autre, les « rénovateurs », « mutants » et autres « refondateurs » du PCF…

Espérons que la « métamorphose » de Lens, que J.-P. Decourcelles conduit si brillamment à côté de Guy Delcourt, ne finira pas pour Lens comme la « mutation » a fini pour le PCF en proie à la dénaturation : ce serait trop tragique pour les Lensois.

Quant aux communistes lensois, nous les invitons plus que jamais à rallier le PRCF – ou du moins à dialoguer avec lui. Car l’organisation de Georges Hage a du moins le mérite, depuis toujours, de préférer la lutte de classes à la lutte des places, et manifestement, tout le monde ne peut pas en dire autant !

La section de Lens du PRCF.